Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a honoré son rendez-vous devant les députés ivoiriens à l’Assemblée nationale, ce mercredi 5 octobre 2016. Le chef de l’Etat attendu pour se prononcer sur son projet de nouvelle constitution à l’ouverture de la 2e session ordinaire de l’Assemblée nationale, a partagé ses motivations aux parlementaires qu’il a invités à donner leur avis sur le sujet, par des amendements du projet de Constitution déposé sur leur table. C’est à une Assemblée toute acquise que le chef de l’Etat ivoirien s’est adressé, à en croire les mots très flatteurs prononcés par le président de cette Institution à l’endroit de chef de l’Exécutif et du co-gérant Henri Konan Bédié.

Soro encense Ouattara

«Monsieur le président, c'est avec un coeur joyeux que les députés reçoivent deux illustres personnalités dont SEM Alassane Ouattara et M. Henri Konan Bédié.» Puis d’ajouter «Monsieur le Président, la voix du peuple ne trompe pas, la voix du peuple ne se trompe pas. Votre présence me rappelle celle du Président Félix Houphouët-Boigny qui prononça ici des paroles illustres proclamant l'indépendance de la République de Côte d'Ivoire», tel que rapporte la page Facebook de la présidence de la République. Saisissant l’occasion que lui offrent les députés, Ouattara a voulu convaincre les Ivoiriens sur l’importance et la nécessité de son acte.

Ce qui motive le chef de l'Etat

«C'est avec beaucoup d’émotion que je m'adresse à vous, représentants du Peuple, et à travers vous, à toute la population de notre Nation qui nous suit en direct, sur la RTI (…) Je suis devant vous pour que nous envisagions, ensemble, ce que nous devons, en toute responsabilité, léguer à nos enfants et aux futures générations». Pour le chef de l’Etat ivoirien, ce qui le motive est une question de devoir de reconnaissance envers son pays. «J'ai toujours souhaité rendre à la Côte d'Ivoire ce qu'elle m'a donné. Parce que j'aime profondément mon pays… », a-t-il fait savoir aux députés. Mais il est surtout mû par une volonté de refaire l’image de la Côte d’Ivoire d’Houphouet que ses successeurs ont détruit. Reconnaissant que les Ivoiriens, les responsables politiques en particulier, sont allés trop loin dans leurs mésententes, il fallait trouver la solution aux problèmes à la base de ce mal, d’où la constitution qu’il propose.

«Notre objectif principal est de donner à notre pays, un acte constitutionnel plus moderne, qui renforce les droits et devoirs de tous les citoyens tout en tenant compte des préoccupations des populations. (…) C’est aussi l’occasion de tourner définitivement la page des crises successives que notre pays a connues, d’écrire de nouvelles pages de notre histoire en proposant un nouveau pacte social qui consacrera l’avènement de la troisième République».

Ouattara reconnaît qu’ils sont allés trop loin dans leurs palabres

Car fait savoir le président Ouattara, «à cause de nos incompréhensions, nous nous sommes éloignés de nos valeurs et des idéaux de notre République. Nous sommes allés loin et nous en avons payé le prix fort : en tensions sociales, en crise économique, en nombreuses pertes en vies humaines. ».

Affirmant que la Côte d’Ivoire «est appelé à un grand destin, celui d'être un modèle d'espérance promise à l'humanité, comme nous le chantons dans notre hymne national", le chef de l’Etat a rassuré les opposants à son initiative. «A ceux qui s'interrogent sur l'opportunité de cette nouvelle Constitution, je veux leur dire qu'il n'y a pas de contradiction entre l'action quotidienne que nous menons pour le bien-être de nos concitoyens et le processus en cours», a-t-il affirmé.

César DJEDJE MEL