Mardi, au stade Al Madina de Rabat, la RD Congo et le Bénin lancent leur parcours à la CAN TotalEnergies Maroc 2025. Une affiche pleine de symboles. D’un côté, des Léopards en quête de confirmation. De l’autre, des Guépards de retour sur la grande scène africaine après six ans d’absence.

Pour le Bénin, cette CAN a un goût particulier. Le pays n’avait plus participé au tournoi depuis 2019. Une édition restée dans les mémoires, avec un parcours historique jusqu’en quarts de finale en Égypte. Un exploit jamais égalé. Saturnin Allagbé faisait déjà partie de cette aventure. Le gardien incarne aujourd’hui le lien entre ce glorieux passé et la nouvelle génération. « Ce sont de bons souvenirs, mais cette CAN est une nouvelle histoire », confie-t-il.

Cette nouvelle page s’ouvre face à un adversaire solide. La RD Congo. Une équipe peu croisée par le Bénin en compétition officielle, mais redoutée. Pour le sélectionneur béninois Gernot Rohr, le message est clair : avancer étape par étape. « Nous sommes fiers d’être à la CAN. Le plus important, c’est de réussir notre premier match. Ensuite, on verra jusqu’où on peut aller », explique-t-il, sans cacher ses ambitions.

Le Groupe D s’annonce relevé. Le Sénégal, champion d’Afrique 2021, la RD Congo, quatrième en 2023, et le Botswana composent une poule dense. Dans ce contexte, un bon résultat d’entrée est crucial pour les Guépards. Il pourrait lancer leur tournoi et confirmer que la performance de 2019 n’était pas un hasard.

En face, la RD Congo arrive avec un groupe mêlant expérience et sang neuf. Maroc 2025 sera la sixième CAN de Chancel Mbemba, capitaine et pilier des Léopards. Autour de lui, onze joueurs découvriront la compétition. Un choix assumé par Sébastien Desabre, qui veut préparer l’avenir sans perdre en compétitivité.

Ce match a aussi une dimension humaine. Sébastien Desabre et Gernot Rohr se connaissent bien. Le sélectionneur congolais a également entraîné Saturnin Allagbé en club. « On se connaît très bien, mais une fois le match lancé, seule la performance comptera », prévient Desabre.

Statistiquement, la RDC part avec un léger avantage. Qualifiée neuf fois à la CAN depuis 2000, elle a souvent atteint les phases finales, avec deux demi-finales ces quinze dernières années. Sa quatrième place en 2023 en Côte d’Ivoire a renforcé son statut d’équipe capable d’aller loin.

Le Bénin, lui, dispute sa cinquième CAN. Longtemps limité au premier tour, le pays a changé de dimension depuis 2019. Lors des éliminatoires de cette édition, les Guépards ont séduit par leur rigueur défensive et leur discipline collective, marque de fabrique des équipes de Gernot Rohr.

Sur le terrain, le duel s’annonce intense. La puissance et l’impact des Congolais face à l’organisation et à la solidarité béninoises. Dans un stade qui promet d’être animé, chaque détail comptera. La gestion de la pression, l’efficacité devant le but et la maîtrise des émotions feront la différence.

À Rabat, il ne s’agira pas encore de soulever un trophée. Mais de poser les bases. Pour la RD Congo, confirmer son rang. Pour le Bénin, montrer que les Guépards sont bien de retour… et prêts à surprendre.

Ils ont dit

Gernot Rohr (Bénin) :

« Cinq joueurs sont suspendus pour ce match. C’est beaucoup. Mais la force de ce groupe, c’est la solidarité. Les joueurs disponibles sont prêts. Nous compenserons ces absences par l’engagement et la combativité. »

Sébastien Desabre (RD Congo) :

« Gernot Rohr est mon aîné, je le connais très bien. Il essaie de nous donner le statut de favori, mais nous restons concentrés sur notre jeu. Seul Simon Banza sera absent pour ce match. »