Le CNDH plaide auprès des députés pour un front uni contre les violences basées sur le genre
La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Namizata Sangaré, a profité de la présentation du rapport 2024 des droits de l’Homme à l'Hémicycle pour lancer un appel solennel aux députés. Face au président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, son plaidoyer a mis l'accent sur deux moments clés du mois de décembre : les 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre et la Journée internationale des droits de l'Homme (le 10 décembre), cette année placée sous le thème : « Droits humains, nos essentiels ».
Namizata Sangaré a insisté sur le fait que les féminicides et les violences numériques ne doivent pas être traités comme de simples faits divers, mais comme des violations graves des droits humains qui exigent une mobilisation nationale.
« Chaque féminicide est un drame irréparable, un échec collectif. Chaque violence en ligne (cyberharcèlement, chantage, diffusion non consentie d’images, menaces) prolonge et amplifie les violences déjà subies hors ligne. La protection des femmes et des filles n'est pas négociable », a-t-elle déclaré.
La présidente du CNDH a rappelé aux législateurs leur rôle primordial dans la protection de la population face à ces violences. Elle a formulé des attentes précises à l'endroit des députés :
« L'Assemblée Nationale, par sa voix, peut faire évoluer les mentalités, sécuriser les espaces physiques comme numériques et garantir que les violences de genre ne soient plus tolérées ni minimisées », a-t-elle affirmé.
Le CNDH a réaffirmé son engagement à documenter les cas de violences, à produire des alertes régulières, et à accompagner les survivantes par des mécanismes d'écoute et d'orientation. Ses missions incluent également des campagnes de sensibilisation, la formation des acteurs clés (magistrats, forces de sécurité) et la recommandation de réformes législatives et institutionnelles pour lutter plus efficacement contre les féminicides et les violences en ligne.
En conclusion, Namizata Sangaré a lancé un puissant appel à l'unité :
« Aucune femme, aucune fille ne doit vivre dans la peur, ni chez elle, ni dans la rue, ni sur internet. La lutte contre les violences faites aux femmes est une composante essentielle de la dignité humaine. C'est un combat que nous gagnerons en restant unis : institutions, élus, organisations, communautés et citoyens. »
Elle a rappelé aux parlementaires que les droits de l'Homme ne sont pas un luxe, mais le socle sur lequel reposent la dignité, la sécurité et la stabilité de la nation.
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