 
							Vincent Toh Bi plaide pour une refonte du système électoral ivoirien
L’ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, a appelé, ce jeudi 30 octobre 2025, à un large dialogue national autour de réformes destinées à renforcer la transparence du système électoral, favoriser l’inclusion politique et consolider la confiance entre les citoyens et les institutions.
Lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, placée sous le thème « Après les élections de 2025, quelles réformes urgentes et nécessaires pour une Côte d’Ivoire démocratique ? », l’ex-préfet d’Abidjan a présenté une série de propositions pour refonder le cadre électoral ivoirien.
Candidat recalé à la présidentielle du 25 octobre 2025 pour insuffisance de parrainage citoyen, M. Toh Bi Irié a estimé que la conception du pouvoir en Côte d’Ivoire demeure « une possession totale au détriment des autres et de l’unité nationale ». Selon lui, cette vision du pouvoir comme un instrument de domination engendre des divisions et des tensions qui menacent la cohésion nationale. Il a exprimé son inquiétude face à la résurgence de discours identitaires dangereux et appelé les Ivoiriens à la responsabilité, à la réconciliation et à un retour à la fraternité nationale, au-delà des appartenances ethniques ou partisanes.
Sur le plan institutionnel, Vincent Toh Bi a recommandé l’harmonisation du droit électoral ivoirien avec les conventions internationales, notamment celles de l’Union africaine et de la CEDEAO. « La Côte d’Ivoire doit s’inspirer des bonnes pratiques universelles en matière de démocratie. L’exclusion doit être l’exception, pas la règle », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de promouvoir un débat d’idées plutôt que la disqualification des adversaires politiques.
L’ancien préfet a également proposé la révision de la Constitution pour en faire un instrument d’unité et de stabilité, et non de division. Il a suggéré la création d’une Haute Cour électorale, chargée de toutes les questions électorales actuellement gérées par le Conseil constitutionnel. Cette Cour, selon lui, serait composée de représentants du barreau, de la magistrature, du monde universitaire et du collège électoral, élus pour un mandat unique de six ans, afin de garantir leur indépendance.
S’agissant de la Commission électorale indépendante (CEI), M. Toh Bi a préconisé son remplacement par une nouvelle « Autorité électorale » composée de neuf personnalités indépendantes, choisies sur la base de leurs compétences, de leur intégrité et de leur probité. Cette structure serait déconnectée des partis politiques, institutions publiques et organisations de la société civile, pour assurer une impartialité totale.
Sur le plan du vote, il a recommandé l’introduction d’un système mixte combinant le scrutin majoritaire et une proportionnelle partielle, afin de mieux représenter les forces politiques à l’Assemblée nationale. Il a également plaidé pour la suppression du parrainage citoyen à la présidentielle, la refonte totale de la liste électorale, la révision du découpage des circonscriptions et une gestion plus transparente du contentieux électoral.
« Ces réformes ne sont dirigées contre personne. Elles visent à instaurer l’équité et la stabilité dans tout processus électoral », a-t-il souligné, avant d’ajouter que trois années suffiraient pour les mettre en œuvre et préparer sereinement le cycle électoral de 2028.
Vincent Toh Bi Irié a enfin appelé les autorités à faire de la réforme du dispositif électoral une priorité dès l’installation de la nouvelle Assemblée nationale en 2026, afin de consolider durablement la démocratie ivoirienne.
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