Butembo, RDC – Les Forces Démocratiques Alliées (ADF), un groupe armé actif dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont perpétré un nouveau massacre. Au moins 18 personnes ont été tuées lors d'une attaque visant un centre de santé dans la nuit de vendredi à samedi 15 novembre 2025, selon des sources locales et sécuritaires contactées par l'AFP.

Le Modus Operandi de l'ADF

L'incursion a eu lieu dans le village de Biambwe, à environ 40 kilomètres à l'ouest de la ville commerciale de Butembo, une zone fréquemment ciblée par le groupe.

1. Les rebelles ont attaqué et incendié le centre de santé de Biambwe.
2. Selon Marcel Mumbere Kanzoka, secrétaire de la police de Biambwe, 16 victimes ont été recensées au centre de santé, et deux autres dans les quartiers environnants, portant le bilan initial à 18 morts.
3. Des maisons ont également été brûlées et plusieurs habitants sont portés disparus.
4. Plus tard dans la journée, la Croix-Rouge locale a rapporté un bilan plus lourd de 23 décès.

Le Contexte des Violences dans l'Est Congolais

Depuis près de trente ans, l'est de la RDC est en proie à l'instabilité, alimentée par une multitude de groupes armés et de milices.

1. Zone d'activité des ADF : Ce groupe, formé par d'anciens rebelles ougandais et ayant fait allégeance à l'État islamique, est connu pour ses massacres répétés dans les provinces du Nord-Kivu (nord) et de l'Ituri. Depuis juillet, l'ADF a tué plus de 190 personnes dans la région, d'après un décompte de l'AFP.
2. Autres tensions : La région est également confrontée à l'avancée d'autres groupes, comme le M23 (soutenu par le Rwanda), qui s'est emparé de vastes territoires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu au début de l'année.

L'Échec de l'Opération Conjointe

En 2021, l'armée ougandaise s'est déployée dans le Nord-Kivu et l'Ituri pour mener des opérations conjointes avec l'armée congolaise contre l'ADF. Cependant, malgré cette intervention militaire, les violences ne cessent pas.

Les rebelles privilégient les attaques contre les populations civiles, évitant les confrontations directes avec les forces armées, ce qui compromet l'efficacité de l'opération conjointe.