La chute de la ville stratégique d'Uvira, tombée aux mains des rebelles du M23 et de leurs alliés, a déclenché une nouvelle vague de déplacements massifs. Sous un déluge de bombes, des milliers de Congolais ont tout abandonné pour chercher refuge au Rwanda et au Burundi, illustrant l'échec des récents accords diplomatiques.

L’horreur au quotidien : des familles déchirées

À Kamanyola, localité du Sud-Kivu située à la frontière, le quotidien a basculé dans l'horreur. Les témoignages recueillis dans le camp de réfugiés de Nyarushishi, au Rwanda, sont glaçants :

1. Akilimali Mirindi (40 ans) : Sa maison a été pulvérisée par une bombe. Dans le chaos de la fuite, elle a perdu la trace de son mari et de sept de ses dix enfants. « J’ai dû enjamber des cadavres pour m’enfuir », confie-t-elle.
2. Olinabangi Kayibanda (56 ans) : Il décrit des scènes de carnage, évoquant la mort d'une voisine enceinte et de ses deux enfants, tués lors d'un bombardement.
3. Jeanette Bendereza (37 ans) : Déjà déplacée une première fois au Burundi en février, elle était rentrée chez elle en espérant la paix. Elle a dû fuir à nouveau sous les tirs d'artillerie, perdant tout contact avec son époux.

Un échec diplomatique cinglant

Cette escalade de violence survient malgré la signature, le 4 décembre à Washington, d'un accord de paix entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda). Bien que parrainé par Donald Trump, ce texte qualifié de « miracle » semble déjà caduc sur le terrain.

« Il est clair qu’il n’y a pas d’entente entre Kagame et Tshisekedi. S’ils ne s’entendent pas, la guerre continuera », déplore Thomas Mutabazi, un réfugié de 67 ans.

Une situation militaire et humanitaire critique

Le contrôle d'Uvira par le M23 marque un tournant stratégique majeur. Le groupe rebelle domine désormais la zone frontalière, isolant davantage les forces régulières et leurs alliés burundais.

Point Clé	Détails
Zone de conflit	Sud-Kivu (Uvira, Kamanyola)
Belligérants	M23 (soutenu par Kigali) vs FARDC et armée burundaise
Conséquences	Des milliers de réfugiés, familles dispersées, victimes civiles nombreuses
Aide humanitaire	Présence des ONG et du PAM (Programme Alimentaire Mondial) dans les camps

Alors que les bombes continuent de tomber, les civils se retrouvent pris entre deux feux, victimes d'un conflit qui dépasse les frontières et semble sourd aux appels à la paix internationaux.