Mali : L'imam Dicko rejoint la CFR, une nouvelle coalition d'opposants en exil
L'imam Mahmoud Dicko, figure religieuse et voix très critique de la junte militaire au pouvoir à Bamako, vient d'officialiser son adhésion à la Coalition des forces pour la République (CFR), un mouvement nouvellement créé par des opposants maliens en exil. Le CFR lance un appel clair à la « résistance » face aux autorités actuelles.
Le ralliement de l'imam Dicko a été confirmé par Ousmane Maïga, un de ses proches, précisant que le religieux avait donné son accord pour faire partie de cette coalition qui a débuté ses activités ce jeudi.
Résidant à Alger depuis décembre 2023, l'imam Mahmoud Dicko n'est pas rentré au Mali, ses relations avec le régime du colonel Assimi Goïta s'étant fortement dégradées. Cette présence en Algérie a d'ailleurs contribué à tendre les liens entre Bamako et Alger, la junte accusant son voisin de participer à la « déstabilisation » du Mali.
La CFR se présente comme un « mouvement de résistance démocratique et de sauvegarde nationale ». Ses fondateurs — « forces vives, intellectuels, acteurs politiques, militaires républicains, leaders sociaux et membres de la diaspora » — dénoncent unanimement la situation actuelle du pays.
Dans leur communiqué, signé par leur porte-parole, l'économiste Étienne Fakaba Sissoko, les membres du CFR affirment que :
« Le Mali traverse aujourd’hui l’une des crises les plus graves de son histoire contemporaine. Notre État est affaibli, notre peuple est meurtri, nos institutions sont dévoyées et notre souveraineté est capturée par une alliance toxique de prédation économique, de militarisation kleptocratique et d’instrumentalisation de la peur. »
Face à ce qu'ils estiment être une crise profonde, ils déclarent que « la résistance n’est plus une option morale : elle est un devoir national ».
Les principaux objectifs du CFR sont les suivants :
Peu avant l'annonce du CFR, les partisans de l'imam Dicko publiaient un communiqué intitulé : « Pourquoi l’imam Mahmoud Dicko est-il aujourd’hui indispensable ? ».
Dans ce texte, les signataires (les « sentinelles de la République ») mettent en avant l'atout majeur du chef religieux :
« Parce qu’il possède une légitimité sociale que les autorités de transition n’ont pas. Contrairement à un pouvoir militaire imposé par la force, Mahmoud Dicko tire sa légitimité de la confiance populaire et son rôle spirituel. »
Il est à noter que l'imam avait initialement soutenu les militaires ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, avant de prendre rapidement ses distances avec la junte.
Le CFR compte également dans ses rangs d'anciens ministres et hommes politiques maliens. Cependant, pour des raisons de « sécurité et de stratégie », certains membres préfèrent rester anonymes pour le moment.
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