Le chef de l'Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déploré mardi "les facteurs de division" persistants dans la coalition présidentielle, dans un contexte d'incertitudes sur l'état de ses relations avec son Premier ministre Ousmane Sonko.

M. Faye a aussi annoncé avoir, début septembre, mis fin aux fonctions de Aïda Mbodj, une proche de M. Sonko jusqu'ici coordinatrice de la "coalition Diomaye président", dans un texte intitulé "lettre d'information" aux formations de cette structure politique qui a porté au pouvoir le chef de l'Etat sénégalais lors de la présidentielle de mars 2024.

Il a désigné à la place de Mme Mbodj, pour réorganiser la coalition présidentielle, l'ancienne Première ministre Aminata Touré dont les relations traversent, selon la presse, une passe difficile avec le Premier ministre Sonko.

M. Sonko, chef de Pastef, principale formation de la cette coalition, avait réaffirmé son soutien à Mme Mbodj lors d'un grand rassemblement à Dakar samedi, balayant tout changement à venir à la tête du regroupement.

"La léthargie et les facteurs de division persistent malgré l'intérêt prononcé que suscite la Coalition Diomaye président", explique le chef de l'Etat dans cette lettre.

M. Sonko avait évoqué samedi sa relation avec le président Faye et mis en garde ceux qui, selon lui, cherchent à créer une brouille entre eux, sans citer de nom.

"Certains espèrent une brouille entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Dans la vie tout peut arriver. Mais ce qui pourrait nous séparer ne viendra pas de moi et je présume que ça ne viendra pas non plus de lui", avait-il dit.

Le Sénégal est depuis la présidentielle de 2024 dans une situation singulière, avec un président redevable de son poste à son Premier ministre, à qui le fauteuil serait certainement revenu si sa candidature n'avait été invalidée par la justice.

Compagnons de route de longue date, MM. Sonko et Faye forment un attelage qui a suscité de nombreux espoir dans le pays, notamment chez les jeunes, après leur triomphe au terme de trois années d'un combat commun contre le pouvoir du président Macky Sall (2012-2024), qui leur a valu d'être emprisonnés.

M. Faye avait nommé M. Sonko à la tête du gouvernement après son élection.