La TikTokeuse malienne Mariam Cissé, enlevée jeudi, a été exécutée en public le lendemain, vendredi 8 novembre 2025, dans le nord du Mali. Des jihadistes présumés seraient à l'origine de cet acte tragique, l'accusant de collaborer avec l’armée malienne. L'information, révélée ce dimanche 9 novembre 2025, provient d'un membre de sa famille, d'une source sécuritaire et d'un élu local.

Une Influenceuse Ciblée

Connue pour ses vidéos sur TikTok où elle partageait des vues de sa ville, Tonka, située dans la région de Tombouctou (nord), Mariam Cissé était suivie par plus de 90.000 abonnés sur la plateforme.

Détails et Émoi de l'Exécution

Son enlèvement et son assassinat ont suscité un vif émoi au Mali, un pays en proie à une crise sécuritaire et économique profonde depuis 2012, et actuellement dirigé par une junte militaire.

1. Témoignage du frère : Son frère a raconté à l'AFP que Mariam Cissé a été arrêtée jeudi par les jihadistes qui l'accusaient d'informer l'armée malienne de leurs déplacements.
2. Lieu et Modalités : « Le lendemain, ils l’ont amenée à Tonka à moto sur la place de l’indépendance (et) ils l’ont fusillée », a-t-il précisé, ajoutant qu'il était présent dans le public.
3. Confirmation par les autorités : Une source sécuritaire anonyme, s'exprimant également auprès de l'AFP, a confirmé que Mariam Cissé avait été assassinée sur une place publique de Tonka vendredi par des jihadistes qui l'accusaient de les avoir « filmés pour le compte de l’armée malienne », dénonçant « une barbarie ».
4. Réaction de l'élu : Un élu local a confirmé l'exécution, la qualifiant d'« acte ignoble ».

Contexte Sécuritaire Tendu

Le Mali est confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire majeure, alimentée par des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'Organisation État islamique (EI), ainsi que par des groupes criminels communautaires. Cette situation s'ajoute à une grave crise économique.

Récemment, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a intensifié la pression, allant jusqu'à imposer un blocus sur les importations de carburant jusqu'à Bamako, paralysant l'économie du pays enclavé. Le JNIM continue de resserrer l'étau autour du régime militaire, dont la fragilité augmente.