Calendar icon
Wednesday 22 October, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Simone Ehivet Gbagbo : « Le peuple est dans la rue car Laurent Gbagbo a été écarté de la présidentielle »

Auteur: Ivoirematin.com

image

Simone Ehivet Gbagbo : « Le peuple est dans la rue car Laurent Gbagbo a été écarté de la présidentielle »

Candidate à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, Simone Ehivet Gbagbo a accordé une interview au magazine Jeune Afrique dans laquelle elle livre son diagnostic sur la crise politique ivoirienne et défend sa candidature. Retour sur les points forts de cet entretien.

Une candidature mûrie, mais portée par un projet

Ancienne militante de longue date de la gauche ivoirienne, Simone Ehivet dit ne pas avoir cherché la présidentielle au départ. Elle explique cependant que sa décision est le fruit d’un cheminement politique : « Aujourd’hui, je suis candidate parce que j’estime que nous n’avons pas fini de réaliser notre projet pour ce pays. » Selon elle, l’idéologie reste sociale-démocrate « la souveraineté doit revenir aux nationaux » et elle appelle ceux qui partagent ce projet à la rejoindre.

Financement : des militants et quelques donateurs

Interrogée sur d’éventuels liens financiers avec le pouvoir, Simone Ehivet balaie les rumeurs : la campagne est financée par la mobilisation des militants et « quelques donateurs ». « Les militants participent, se déplacent, paient leurs repas », dit-elle.

Pas de dialogue durable avec Alassane Ouattara

Sur ses relations avec le président Alassane Ouattara, la candidate se montre distante : « Moi, m’entretenir avec Alassane Ouattara ? » Elle précise n’avoir eu qu’un échange téléphonique en 2023, suite à la présence d’une délégation du RHDP à un meeting à Bouaké.

Sur la sous-région : AES et souveraineté

Interrogée sur la montée des tensions régionales et l’Alliance des États du Sahel (AES), Simone Ehivet estime que l’Afrique doit prendre en main sa sécurité et son développement. Tout en reconnaissant la souveraineté des pays membres de l’AES, elle appelle à des négociations diplomatiques pour préserver la stabilité sous-régionale : « Sinon, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui va être déstabilisée. »

Méfiance envers la France, mais appel au pardon

Revoyant son rapport à la France et à la communauté internationale qu’elle accuse d’avoir soutenu Alassane Ouattara en 2010-2011, Simone Ehivet confesse avoir travaillé sur le pardon après son temps passé à Odienné. « À la fin, j’ai été guérie de toute ma rancœur. Aujourd’hui, je pose donc le problème du pardon et de la réconciliation. »

« Dame de fer » : une image contestée mais assumée sur la fermeté

Elle rejette l’image caricaturale de « dame de fer » associée à son rôle de Première dame : « Cette image-là, je la récuse. » Mais elle revendique la nécessité de fermeté face aux défis de gouvernance : « Les problèmes qui se posent dans nos nations africaines exigent… de la résolution et de la fermeté. »

Laurent Gbagbo : pas d’alliance, mais une réclamation d’amnistie

Simone Ehivet affirme ne plus entretenir de canaux de discussion avec Laurent Gbagbo et juge qu’il est « un peu tard » pour une alliance alors que le scrutin approche. Elle fustige surtout l’écartement de l’ex-chef de l’État de la course présidentielle, pointant l’absence d’une loi d’amnistie qu’elle juge injuste : « Voilà pourquoi le peuple est dans la rue. Voilà pourquoi la tension n’arrête pas de monter. »

Sur les arrestations récentes, plus de 700, selon le procureur et le risque d’escalade, elle avoue son inquiétude : elle espérait « des élections apaisées » et plaide pour des solutions politiques simples, citant la possibilité qu’une amnistie aurait permis à Laurent Gbagbo d’être candidat.

Tidjane Thiam, Guillaume Soro : distances et ouverture au pardon

Simone Ehivet se dit sans relation avec Tidjane Thiam et ne commente pas ses appels « à libérer la Côte d’Ivoire ». Quant à Guillaume Soro, ancien chef du gouvernement aujourd’hui contesté, elle le reconnaît comme Ivoirien ; condamne son recours aux armes, mais se dit prête à l’accompagner s’il revient et présente des excuses sincères : « Ce Soro-là… je serais prête à le prendre par le bras pour qu’il obtienne leur pardon. »

Un vœu simple : que le scrutin ait lieu

Loin de fermer la porte au dialogue, Simone Ehivet conclut en exprimant un souhait clair : que le scrutin se tienne et qu’une solution démocratique, élection ou dialogue soit trouvée pour apaiser le pays. « Mon souhait est que ce scrutin puisse se tenir », affirme-t-elle.

Auteur: Ivoirematin.com
Publié le: Mercredi 22 Octobre 2025

Commentaires (0)

Participer à la Discussion