Gagnoa/Niaprahio: Le chef de village de Niaprahio devant la justice : une affaire de barrière sur la voie principale
Un litige autour de la libre circulation et de la sécurité routière a mené le chef du village de Niaprahio, Drogba Albert Zézé, devant le tribunal de Gagnoa. Il comparaissait suite à une plainte déposée par Colette Pellaud Lakpé, cadre et originaire du village, après le démantèlement d'une barrière.
L'affaire, examinée le mercredi 18 novembre 2025, trouve sa source dans l'installation unilatérale d'une barrière sur la principale artère du village par M<sup>me</sup> Pellaud Lakpé, le 3 novembre 2025. Le chef Drogba Albert Zézé et les populations n'avaient pas été informés de cette initiative.
Trois jours plus tard, agissant sur ordre du chef et face aux protestations des villageois, la barrière a été retirée. Ce retrait, opéré sans avertir M<sup>me</sup> Pellaud Lakpé, a immédiatement entraîné sa plainte en justice.
Devant le président du tribunal, Akesse Boniface, les deux parties ont exposé leurs motivations.
Le Chef Drogba Albert Zézé a justifié son action par le droit à la libre circulation :
« La voie principale du village vient d'être fermée. La seule voie qu'emprunte tout le monde. [...] Les villageois se plaignaient à répétition [que la barrière empêchait] la libre circulation des personnes et des biens. J’ai donc demandé d’enlever la barrière. »
Il a également précisé avoir alerté le sous-préfet de la situation, lequel avait demandé l'intervention du commissaire pour un constat, une démarche qui n'avait pas abouti à temps.
M<sup>me</sup> Colette Pellaud Lakpé a, quant à elle, défendu une motivation axée sur la sécurité et le développement local :
« La barrière répond à un souci de sécurité, » a-t-elle insisté.
Le président du tribunal, après avoir entendu les deux parties, a joué son rôle de conseiller en rappelant aux protagonistes les principes du droit que tous deux semblaient avoir négligé ou choisi d'ignorer dans leur gestion du conflit. L'affaire a été renvoyée au 2 décembre prochain.
À noter la présence de Me Serge Ouraga, avocat au barreau de Côte d’Ivoire et natif de Guiberoua. Se mettant bénévolement au service des populations de sa région, il a choisi de défendre le chef Drogba Albert Zézé.
Me Ouraga s'est déjà illustré en assurant la défense d'une dizaine de jeunes de Guiberoua incarcérés après des manifestations en octobre 2025, obtenant leur libération. Sa plaidoirie et ses questions pertinentes au chef ont permis de structurer la défense.
« Je reste à la disposition des populations de Guiberoua qui constituent pour moi une priorité, » a affirmé Me Serge Ouraga.
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