En liberté en dépit de sa condamnation à 20 ans de prison ferme, Tapé Doh n’a pas sa langue dans sa poche. Il vient d’effectuer une sortie virulente contre les syndicats qui ont entamé un mouvement de grève la semaine écoulée pour protester contre le non-respect des contrats signés avec les exportateurs de cacao.

« Ces syndicalistes que nous connaissons bien ne défendent pas les intérêts des producteurs mais ceux des exportateurs et des acheteurs, quand on analyse leurs comportements. Ils procèdent par des grèves pour prendre de l’argent aux dirigeants. Quand cet argent fini, ils reviennent à la charge. Ces gens-là nous ont tués mais ils n’auront pas Massandjé (présidente du Conseil café cacao, ndlr), cette dame intègre que j’encourage. Nous leur donnions de l’argent à la moindre agitation parce que nous étions producteurs », explique-t-il dans les colonnes de L’Eléphant déchaîné.

Avocat-défenseur de Massandjé

Puis de défendre : « Ceux qui s’agitent encore contre Massandjé et Lambert Konan Kouassi doivent savoir que les régimes ne sont pas les mêmes. Il ne s’agira pas pour le Président Alassane Ouattara de dégommer cette dame intègre. Le Conseil café-cacao fait face à toutes les factures mais pourquoi les acheteurs et les exportateurs refusent de prendre le cacao. Si l’argent est sorti des caisses de la filière à notre époque, les syndicalistes sont aussi responsables. Tout le monde est impliqué. Nous purgeons la peine pour ces syndicalistes aujourd’hui ».

Ancien président du conseil d`administration de la Bourse du café-cacao devenue Conseil café-cacao, Tapé Doh Lucien a été arrêtés en juin 2008 sous le régime de Laurent Gbagbo. Avec une trentaine de prévenus, dirigeants des structures de la filière café-cacao et certains de leurs collaborateurs, il est poursuivi pour détournement de fonds, escroquerie, abus de biens sociaux, abus de confiance, faux et usage de faux. Après vingt-six mois de détention préventive, leur procès a débuté en janvier 2012.