Une Maitre-assistante en Science de gestion à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan et membre du comité d’organisation du colloque sur l’écosystème entrepreneurial en Afrique, Dr Affia Angeline Ahognisso épouse Kouakou, a déclaré que plus de 70% des petites et moyennes entreprises (PME) ferment leurs portes après trois ans d’existence à cause de manque de financement.
“Savez-vous que plus de 70% des PME ferment leurs portes après trois ans d’existence? Et ce chiffre alarmant met en lumière un défi majeur qui est celui du financement”, a-t-elle indiqué.
Selon elle, deux problématiques découlent de ce constat à savoir pourquoi la capacité de capter les fonds extérieurs pour la survie des entreprises et les conséquences d’un manque de financement sur la pérennité des entreprises, principalement sur celles des PME ivoiriennes.
Avant de rentrer à proprement dit dans le vif du sujet, elle a d’abord expliqué que les fonds extérieurs sont des fonds de tous types de financement qui ne proviennent pas des ressources financières de l’entreprise. Et a cet effet il y a trois types de fonds extérieurs, à savoir les financements traditionnels tels que les banques, les financements alternatifs tels que les tontines, et les nouveaux modèles de financement tels que les fonds de retraite.
Selon elle, les fonds extérieurs sont indispensable pour les entreprises parce qu’ils favorisent l’expansion et la croissance économique des entreprises, permettent aux entreprises de survivre face à la concurrence et de pouvoir gérer certains imprévus ( catastrophes naturelles ou pandémies) et surtout parce que l’expansion et la croissance économique des entreprises sont essentielles pour le développement et l’innovation.
Malheureusement a-t-elle souligné la majorités des entreprises en particuliers les PME continuent d’avoir des complications au niveau de l’accès aux financements extérieurs qui devraient leur permettre de réaliser leurs potentiels, d’atteindre de nouveaux marchés et d’améliorer leur compétitivité et cela pour plusieurs raisons à savoir l’insuffisance de documents tels que le business plan, le fait de ne pas avoir de système comptable solide, le manque de transparence financière, les exigences et garanties élevés des prêts bancaires et le fait que ces entreprises exercent leurs activités dans le secteur informel ou parfois les entreprises n’ont pas de documents légaux tels que le statut et la déclaration fiscale, a-t-elle fait remarquer.
Pour elles, toutes ces raisons citées plus haut sont la cause des complications à l’accès aux financements extérieurs des PME.
Elle a donc indiqué que pour remédier à cette situation, il faudrait que les responsables des PME se concentrent sur l’élaboration de documents formels, la mise en place de système comptable robuste et la formalisation de leurs activités afin d’améliorer leurs chances d’accès à des financements et soutenir leur développement, tout en proposant des stratégies de captation de fonds extérieurs.
Elle s’exprimait lors d’un forum économique organisé par le bureau régional de la Fondation Konrad Adenauer ( KAS) dans le cadre de son programme régional pour le dialogue politique en Afrique de l’Ouest, à Abidjan sur deux jours de mercredi 06 à jeudi 07 novembre 2024, en présence de la représentant résidente de cette fondation allemande, Dr Stefanie Brinkel, du représentant du ministre de la promotion de la jeunesse, et de l’emploi des jeunes, Anderson Assui , le chef de mission adjoint de l’ambassade d’Allemagne Lieber Mathias Klein.
Selon Dr Brinkel, les chiffres du gouvernement ivoirien indiquent que les micro, petites et moyennes entreprises constituent plus de 90 % du tissu des entreprises en Côte d’Ivoire et contribuent à 20% du PIB et 12 % de l’investissement ainsi qu’à 23% de l’emploi formel.
Pour elle, ces chiffres sont révélateurs de l’enjeu majeur que constituent ces entreprises pour l’émergence du pays et pour l’atteinte des objectifs du développement durable en Côte d’Ivoire, toutefois leur pleine émulation, solidité et pérennité, pour la majorité sont à rude épreuve d’un certain nombre de difficultés pratiques qui se traduisent entre autres par un accès insuffisant aux financements et aux marchés publiques et privés, une culture entrepreneuriale et de l’innovation insuffisamment développée et valorisée et cela conduit chaque année de nombreuses entreprises créées à s’éteindre de leur propre mort, disparaissant du paysage du monde des affaires et de création de richesses. C’est donc dans ce contexte que le bureau de la Fondation Konrad Adenauer à Abidjan, notamment le programme régional pour le dialogue politique en Afrique de l’Ouest a décidé d’organiser ce forum, a-t-elle précisé.
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