Maroua, 22 octobre 2025 - La capitale régionale de l’Extrême-Nord, Maroua, a été le théâtre de manifestations ce mercredi matin, rejoignant ainsi Garoua, Douala, Dschang et Yaoundé dans la contestation post-électorale.

Des habitants sont descendus dans les rues pour réclamer "la vérité des urnes", scandant le nom d'Issa Tchiroma Bakary, candidat à la présidentielle qui revendique sa victoire depuis le 14 octobre.

Les forces de maintien de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule, faisant usage de gaz lacrymogènes.

Cette mobilisation intervient alors même que le Conseil constitutionnel a ouvert à Yaoundé les audiences de règlement du contentieux post-électoral. Elle se déroule également au lendemain des mesures sécuritaires édictées par le préfet du Diamaré, interdisant formellement les manifestations de rue et la circulation des motocyclettes dans la ville de Maroua.

Inquiétudes et menace d'extrémisme

La tension était palpable depuis la veille. Mardi 21 octobre, une correspondance manuscrite a été déposée devant les services du gouverneur de l’Extrême-Nord. Les signataires, se présentant comme des jeunes de Maroua, y exprimaient leur "ras-le-bol" face à la pauvreté et au "vol de la victoire" d'Issa Tchiroma Bakary, un candidat synonyme de changement à leurs yeux.

Plus alarmant, ils menaçaient de rejoindre le groupe terroriste Boko Haram, actif dans la région, s'ils devaient endurer "sept ans encore" de statu quo. Les manifestations de ce matin semblent malheureusement transformer cet avertissement en une action concrète.