Ces remplacements interviennent dans un contexte de forte pression sécuritaire et de critiques concernant l'efficacité des troupes sur le terrain. Un officier supérieur anonyme a confirmé que ces départs sont motivés par une « insuffisance de résultats » et l'incapacité du renseignement à prévenir les attaques. Il a précisé que la décision avait été prise la veille, lors d’une réunion de crise du Conseil de défense, et que certains des officiers limogés pourraient être traduits en justice.

Les postes concernés sont :

1. Le chef d’état-major général adjoint des armées : le général Keba Sangaré est remplacé par le général de brigade Elisée Jean Dao.
2. Le directeur de la sécurité militaire : le général Nouhoum Ouattara est remplacé par le général de brigade Sambou Minkoro Diakité.
3. Le chef d’état-major de l’armée de terre : le général de brigade Harouna Samaké est remplacé par le général de brigade Toumani Koné.

Le compte rendu officiel du Conseil des ministres n'a fourni aucune explication sur ces changements.

Un blocus du carburant et l'isolement de Bamako

Le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire depuis 2012, marquée par les violences des groupes djihadistes comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM, affilié à Al-Qaïda) et l’État islamique au Sahel. La junte, qui est au pouvoir depuis les coups d'État de 2020 et 2021, peine à contrôler cette situation.

Récemment, le JNIM a intensifié ses opérations avec pour objectif d'isoler la capitale, Bamako, en multipliant les attaques sur les routes stratégiques. Depuis septembre, le groupe a également mis en place un blocus ciblant le carburant importé des pays voisins, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des importations maliennes. Cette pénurie commence à avoir un impact considérable sur le pays.

Par ailleurs, depuis le 17 octobre, le JNIM a imposé de nouvelles règles aux voyageurs, exigeant notamment le port du voile pour les femmes et la séparation des genres dans les transports urbains.