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Tanzanie : Amnesty International dénonce une répression « meurtrière et systématique »

Auteur: Ivoirematin

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Tanzanie : Amnesty International dénonce une répression « meurtrière et systématique »

Un rapport accablant publié ce vendredi 19 décembre par Amnesty International lève le voile sur l'extrême violence de la répression post-électorale en Tanzanie (octobre-novembre). L'ONG y documente des violations massives des droits de l'homme, pointant du doigt un usage délibéré de la force létale par les unités de sécurité.

Un bilan humain encore incertain mais lourd

Bien qu'aucun décompte officiel n'ait été communiqué par le gouvernement, Amnesty estime que des centaines de personnes auraient été tuées ou blessées. Le rapport décrit des scènes d'une brutalité rare :

  1. Tirs à balles réelles : Des manifestants ont été visés à la tête, à la poitrine et à l'abdomen, suggérant une intention manifeste de donner la mort.
  2. Usage disproportionné de la force : Des gaz lacrymogènes ont été projetés jusque dans des zones résidentielles et des habitations privées.
  3. Victimes collatérales : Des passants, ne participant pas aux rassemblements, ont également été fauchés par les tirs.

Des morgues saturées et des témoignages d'horreur

L'enquête s'appuie sur l'analyse de vidéos authentifiées et sur 35 entretiens, notamment avec du personnel soignant à Dar es-Salaam, Arusha et Mwanza. Les témoignages recueillis sont glaçants :

« Je n’avais jamais vu cela. Les corbeaux dévoraient la chair des cadavres », rapporte un soignant, alors que les corps s'entassaient à l'extérieur des morgues saturées.

À la morgue de Mwananyamala (Dar es-Salaam), l'ONG a pu confirmer la présence d'au moins 70 cadavres via des analyses vidéo. Plus grave encore, certaines familles rapportent que les autorités ont emporté les corps, les privant de sépultures et les contraignant à enterrer des effets personnels en guise d'adieu.

Une réponse politique jugée insuffisante

Face à ces révélations, le président tanzanien a annoncé la création d'une commission d'enquête le 14 novembre dernier. Cependant, cette initiative peine à convaincre :

  1. La société civile dénonce un manque d'indépendance de cette commission.
  2. Amnesty International réclame des investigations véritablement impartiales et transparentes.
  3. Les autorités sont restées muettes face aux sollicitations directes de l'organisation.

Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty, a fustigé un « mépris choquant pour le droit à la vie », qualifiant ces actes d'inacceptables dans un État de droit.

Auteur: Ivoirematin
Publié le: Vendredi 19 Décembre 2025

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