Le Syndicat des médecins du Burkina a appelé le gouvernement à assurer la sécurité des agents de santé sur leur lieu de travail après une grève qui a paralysé lundi le plus grand hôpital du pays suite à l'agression d'un médecin. "Nous exhortons la direction de l'hôpital Yalgado Ouédraogo (le plus grand centre de santé du pays, ndlr) à une plus grande réactivité et une meilleure collaboration avec les agents de santé, les forces de sécurité et les services de la justice.

Il faut appeler les responsables des hôpitaux à prendre toutes les dispositions nécessaires pour améliorer la sécurité dans les hôpitaux", a écrit le syndicat dans une déclaration. Lundi plusieurs malades étaient abandonnés dans les couloirs du plus grand hôpital de Ouagadougou, qui est fréquenté notamment par la couche la plus défavorisée du Burkina Faso, où plus de 40% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. Le personnel médical de ce Centre hospitalier observait un arrêt de travail de 24 heures suite à l'"agression" de trois agents de santé dont un médecin, par des accompagnants d'un malade décédé. La semaine dernière, au CHU-Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays à l'Ouest du pays, un agent avait subi la furie d'un accompagnant.

Le syndicat des médecins exige l'arrêt de la "stigmatisation" des agents de santé qui sont rendus responsables des failles et des faiblesses du système de santé. "La multiplication de ces actes vient rappeler au ministre de la Santé et à tout le gouvernement qu'il est urgent de créer les conditions nécessaires à l'amélioration de la qualité des soins", souligne le syndicat qui préconise des réformes sérieuses et urgentes pour permettre aux hôpitaux et aux agents de santé de jouer pleinement leur rôle.