La tension était palpable ce jeudi 20 novembre 2025 au pôle pénal, économique et financier d’Abidjan, où une audience marathon a tenu en haleine avocats, prévenus et journalistes. Dès 8 h 45, la salle était pleine pour une session qui ne s’est clôturée qu’à 14 h 15. Parmi la longue liste des dossiers examinés, celui de deux jeunes femmes originaires de Guiberoua a particulièrement attiré l’attention.

À la barre, une aide-soignante et une restauratrice, toutes deux poursuivies pour trafic international de drogues. Les faits remontent à leur passage à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, où des agents ont découvert 1,48 kg de cocaïne minutieusement dissimulés dans la valise de l’aide-soignante.

Les deux prévenues, visiblement dépassées par les événements, ont affirmé qu’elles n’étaient que des exécutantes, manipulées par un réseau dont elles disent ignorer l’ampleur. Une ligne de défense fréquente dans les affaires de « mules », mais qui n’a pas suffi à convaincre le parquet.

Estimant la gravité des faits, le procureur a requis cinq ans de prison ferme pour chacune d’elles, assortis d’une amende de 10 millions de FCFA. L’État de Côte d’Ivoire, partie civile dans le dossier, a symboliquement demandé 1 franc, marquant sa détermination à lutter contre les réseaux de narcotrafic qui tentent d’infiltrer le territoire.

L’audience s’est terminée dans un silence lourd, les deux femmes attendant désormais le verdict final. Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la montée en puissance des réseaux criminels et la facilité avec laquelle certaines personnes, souvent vulnérables, se retrouvent enrôlées dans des opérations à haut risque.