Le Conseil Stratégie et Politique (CSP) du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) réuni en session extraordinaire le mercredi 15 octobre, sous la présidence effective de Laurent Gbagbo, a dénoncé ce qu’il qualifie de « dérive autocratique » du président Alassane Ouattara, accusé de verrouiller le processus électoral et de s’accrocher à un « quatrième mandat anticonstitutionnel ».

Dans un communiqué rendu public à l’issue de la rencontre tenue au cabinet du président du parti, Laurent Gbagbo à Abidjan-Cocody, le CSP a dressé un tableau sombre de la situation politique nationale. Pour la formation de l’ancien chef d’État, la Côte d’Ivoire traverse une « grave crise préélectorale » marquée par « la répression violente des manifestations pacifiques » et « l’exclusion des principaux candidats de l’opposition ».

Le Conseil Stratégie et Politique a notamment évoqué la marche organisée le 11 octobre dernier par le Front Commun PPA-CI/PDCI-RDA. Selon son porte-parole, ces manifestations auraient été « brutalement réprimées » à Abidjan et dans plusieurs localités de l’intérieur du pays.

Le bilan provisoire présenté par le parti fait état de "deux morts, dont un bébé de deux ans asphyxié par des gaz lacrymogènes à Abié (département d’Adzopé), et un jeune du nom d’Allouan Ernest, tué par balle à Bonoua". Le parti parle également de trente blessés et plus de 700 interpellations, dont 65 personnes placées sous mandat de dépôt au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan.

Face à cette situation, le PPA-CI assure qu’il ne renoncera pas à son combat pour « la démocratie et l’État de droit ». Dans cette déclaration, le parti « réaffirme sa détermination à poursuivre résolument la lutte au sein du Front Commun », en collaboration avec le PDCI-RDA et les forces de la société civile. « Aucune autre voie ne se présente au peuple ivoirien épris de liberté et de justice que celle de la résistance », indique le porte-parole, qui appelle les Ivoiriens à se mobiliser « contre un régime dictatorial qui tente de se maintenir au pouvoir par la terreur ».

Laurent Gbagbo, pour sa part, a salué « la détermination du peuple ivoirien à défendre la Constitution » et promis de s’adresser « dans les tout prochains jours » à la nation.