Le Burkina Faso d'Ibrahim Traoré Rétablit la Peine de Mort : Une Réforme Majeure du Code Pénal
Le gouvernement du Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a adopté le 4 décembre 2025 en Conseil des ministres un projet de loi visant à rétablir la peine de mort. Cette décision est la mesure la plus marquante d'une vaste réforme du Code pénal entreprise par les autorités de Ouagadougou.
⚖️ Les Crimes Visés par le Rétablissement de la Peine Capitale
Plusieurs infractions graves sont désormais passibles de la peine capitale, notamment :
La haute trahison.
Les actes de terrorisme.
Les actes d'espionnage.
Selon le ministre de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala, cette adoption s'inscrit dans une dynamique de réformes visant à une justice qui répond aux "aspirations profondes du peuple". Le rétablissement de la peine de mort était anticipé, plusieurs sources gouvernementales l'ayant évoqué publiquement dès novembre 2024.
🚨 Autres Mesures Clés de la Réforme
Outre le rétablissement de la peine de mort, la réforme du Code pénal introduit d'autres
changements majeurs :
Sanctions Accrues pour l'Homosexualité : La "promotion des pratiques homosexuelles et assimilées" sera désormais sanctionnée plus durement.
Réévaluation des Amendes : Les amendes minimales pour toutes les infractions (délits ou crimes) sont augmentées, passant de 250 000 F CFA à 500 000 F CFA.
Durcissement des Peines Routières : Les peines liées à la circulation routière ont été particulièrement revues à la hausse, le ministre Bayala citant le fait que 90 à 95 % des accidents sont dus à l'usager.
Crimes Économiques : Les sanctions pour les détournements et les actes de corruption peuvent désormais aller jusqu'à l'emprisonnement à vie si le montant détourné est égal ou supérieur à 5 milliards F CFA.
Travail d'Intérêt Général : Le projet consacre le travail d’intérêt général comme une peine principale.
🌐 Contexte et Réactions
Le rétablissement de la peine de mort marque un revirement par rapport à l'ancien Code pénal de 2018, qui l'avait abolie.
Réaction Internationale : L'ONG Human Rights Watch a qualifié cette mesure de "dernier coup porté à la situation dégradante des droits humains de ce pays d’Afrique de l’Ouest."
Contexte Global : Le Burkina Faso va à contre-courant des tendances internationales. Environ 170 pays dans le monde ont aboli la peine de mort ou instauré un moratoire, suivant les recommandations de l'Assemblée générale des Nations unies et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Historique : Les dernières exécutions capitales dans le pays remontent à 1988.
Cette réforme, et en particulier le rétablissement de la peine de mort, est présentée par les autorités comme étant en ligne avec la vision et les instructions données par le chef de l'État.
Auteur: Ivoirematin Publié le: Vendredi 05 Décembre 2025
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