Nigeria : Vague d'enlèvements de masse, 315 élèves et enseignants portés disparus
Le Nigeria est frappé par une nouvelle vague d'enlèvements de masse, dont le plus important concerne une école catholique où 315 personnes ont été enlevées. Face à la crise sécuritaire, le président Bola Tinubu a annulé sa participation au sommet du G20 en Afrique du Sud.
L'enlèvement d'une ampleur sans précédent s'est déroulé tôt vendredi matin au collège catholique Saint Mary de Papiri, dans l'État du Niger (centre du Nigeria). Selon un nouveau bilan fourni samedi 22 novembre par l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN), 303 élèves et 12 enseignants ont été enlevés par des hommes armés.
Ce chiffre, mis à jour par l'évêque local Bulus Dauwa Yohanna après des vérifications, représente près de la moitié des 629 élèves inscrits. L'évêque a précisé que 88 élèves initialement considérés comme échappés ont finalement été capturés alors qu'ils tentaient de fuir.
Le gouvernement nigérian n'a pas encore confirmé ce bilan, le gouverneur de l'État du Niger, Mohammed Umar Bago, ayant indiqué que les forces de sécurité étaient toujours en cours de comptage.
Face à cette escalade, le président Bola Tinubu a annulé ses engagements internationaux, notamment sa participation au sommet du G20 à Johannesburg, pour se concentrer sur la gestion de la crise.
Des mesures drastiques ont été prises dans le secteur de l'éducation :
Ce rapt intervient dans un contexte de recrudescence des enlèvements de masse, qui sont devenus une tactique privilégiée des bandes armées et des groupes jihadistes :
La crise sécuritaire nationale est également entrée dans le débat international. Le président américain Donald Trump a menacé d'une intervention militaire au Nigeria, invoquant des massacres de chrétiens par des "islamistes radicaux".
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a pour sa part appelé le Nigeria à "prendre des mesures urgentes et durables pour mettre fin aux violences contre les chrétiens" lors d'entretiens avec le conseiller à la sécurité nationale du Nigeria. Les autorités d'Abuja insistent toutefois sur le fait que les attaques touchent les Nigérians de toutes confessions.
Les enlèvements sont le plus souvent le fait de bandes criminelles lourdement armées, surnommées "bandits", qui opèrent dans les vastes zones rurales du nord-ouest et du centre du pays, souvent pour obtenir des rançons. Ces groupes ont établi leurs bases dans une immense forêt s'étendant sur plusieurs États.
Bien que leur motivation soit principalement financière, les analystes de sécurité s'inquiètent de leur rapprochement croissant avec les groupes jihadistes qui mènent une insurrection dans le nord-est depuis seize ans, faisant des prises d'otages à l'échelle nationale un défi sécuritaire majeur.
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