Guadeloupe : Une marche blanche des soignants pour dénoncer l'insécurité après le meurtre d'un psychiatre
Suite à l'assassinat tragique du psychiatre Jean-Michel Gal, une centaine de professionnels de santé ont organisé une marche blanche en Guadeloupe. Au-delà de l'hommage, la mobilisation visait à tirer la sonnette d'alarme sur le sentiment d'insécurité croissant et le manque de moyens criant au sein des services de psychiatrie.
Vendredi, une centaine de médecins, infirmiers et cadres hospitaliers se sont rassemblés entre Pointe-à-Pitre et Les Abymes. Vêtus de blanc, ils rendaient hommage à Jean-Michel Gal, le psychiatre de 67 ans poignardé le 1er décembre dernier dans un centre médico-psychologique (CMP) du Gosier.
La marche a rapidement pris une tournure revendicative, dénonçant un climat de travail dégradé et un "sentiment d'abandon" ressenti par les équipes. Jean-Pierre Baral, infirmier et collègue du défunt, a exprimé la profonde colère et l'émotion partagées : « Il nous manque terriblement. Je suis en colère contre tout, cette personne qui a fait le geste, et ce sentiment d’insécurité que l’on vit. » Certains soignants n'ont d'ailleurs toujours pas pu reprendre le travail, ayant été témoins directs du drame.
Cette tragédie met en lumière les difficultés structurelles persistantes des services psychiatriques guadeloupéens.
À l'issue de la manifestation, une délégation a été reçue par l’Agence régionale de santé (ARS) aux Abymes. L'objectif de la rencontre était clair : « demander à être associés aux travaux en cours » concernant la sécurité et les moyens dans les services.
Pour les participants, cette mobilisation est un appel à transformer cette tragédie en un point de bascule. La préoccupation dépasse le seul champ de la psychiatrie, comme l'a rappelé Anne Poulichet, pédiatre venue en soutien : « On a tous de près ou de loin des problèmes de sécurité au travail. »
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