Léon XIV : Un Voyage en Afrique, Sur les Traces de Saint Augustin en Algérie
Le nouveau Souverain Pontife, Léon XIV, envisage son premier grand périple papal en Afrique, avec une étape phare en Algérie, terre de son maître spirituel. Un voyage aux implications diplomatiques et interreligieuses majeures.
Le pape Léon XIV, fraîchement élu, semble vouloir adopter une approche plus prudente que ses prédécesseurs en matière de déclarations en vol, lieux souvent propices aux polémiques (comme ce fut le cas pour Benoît XVI sur le Sida ou François sur la psychiatrie pour les enfants homosexuels).
Alors qu'il rentrait de Beyrouth à Rome, le chef de l'Église catholique a confirmé son espoir de réaliser un « voyage en Afrique », potentiellement le prochain, et a spécifiquement mentionné l'Algérie comme destination possible. Bien qu'il ait tempéré l'annonce en précisant que « rien n’est sûr et certain », son équipe travaille déjà à définir les autres étapes de cette potentielle tournée continentale.
L'Algérie n'est pas un choix anodin. Le voyage est officiellement motivé par l'attachement de Léon XIV à saint Augustin, né au IVe siècle à Thagaste (dans l'ancienne province romaine d’Algérie). L'actuel pape étant lui-même issu de l'ordre de Saint-Augustin, ce serait un véritable pèlerinage aux sources de sa spiritualité.
Toutefois, ce périple pourrait rapidement prendre une dimension diplomatique. Des observateurs des relations franco-algériennes suggèrent que le pape pourrait intervenir en faveur de Christophe Gleizes, le Français dont la condamnation à sept ans de prison ferme a récemment été confirmée en appel à Tizi Ouzou. L'archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco, aurait d'ailleurs rendu visite au journaliste à plusieurs reprises. Si le voyage se confirme, Léon XIV pourrait « mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce », soulevant l'hypothèse d'une grâce.
Au-delà des aspects spirituels et diplomatiques, l'étape algérienne s'inscrirait dans une volonté affichée de « poursuivre l’échange sur la construction de ponts entre les mondes chrétiens et musulmans ».
Léon XIV a souligné l'importance de saint Augustin dans cette démarche, affirmant que « la figure de saint Augustin aide beaucoup pour établir un pont parce qu’il est très respecté en Algérie comme fils de la patrie ».
Cette orientation s'inscrit dans la continuité de ses récents déplacements. Avant Beyrouth, il a visité la Mosquée bleue d'Istanbul et a participé au Liban à une rencontre interreligieuse jugée « amicale ». Il a confié aux journalistes que ses récentes discussions, y compris avec des figures musulmanes, portaient sur la « paix et le respect, pour les gens de différentes religions ».
Le pape a également dénoncé les « peurs » qui sont présentes « en Europe », souvent générées par ceux qui s'opposent à l'immigration et tentent de repousser des personnes d’un autre pays, d’une autre religion ou d’une autre ethnie.
La question demeure : quelle sera l'étendue de l'engagement politique public, ou discret, de ce nouveau pontife dont l'action commence tout juste à se dessiner ?
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