Cancer du sein : les hommes aussi sont concernés
Longtemps considéré comme une maladie exclusivement féminine, le cancer du sein touche également les hommes — même si les cas restent rares. Cette réalité méconnue entraîne souvent des diagnostics tardifs et un silence pesant. Pourtant, la sensibilisation pourrait sauver de nombreuses vies.
Le cancer du sein chez l’homme représente moins de 1 % de tous les cas recensés dans le monde. Selon les données internationales, environ 1 homme sur 700 à 800 pourrait développer cette forme de cancer au cours de sa vie.
Souvent, la maladie est détectée tard, car ni les patients ni les médecins ne pensent immédiatement à cette possibilité. Cette méconnaissance retarde le diagnostic et réduit les chances de guérison.
Les symptômes sont pourtant similaires à ceux observés chez la femme :
-une masse ou un gonflement au niveau du sein,
-une rétraction du mamelon,
-un écoulement anormal,
-ou encore une rougeur persistante de la peau.
Tout signe suspect doit conduire à une consultation médicale rapide.
En Afrique, le cancer du sein — principalement chez les femmes — reste le cancer le plus fréquent. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de GLOBOCAN, plus d’un million de nouveaux cas de cancer ont été enregistrés sur le continent en 2020, et ce chiffre ne cesse de croître.
Les cancers du sein y sont souvent diagnostiqués à un stade avancé, faute de dépistage précoce.
Et pour les hommes, la situation est encore plus préoccupante : les cas existent, mais sont rarement identifiés, suivis ou même comptabilisés. Le manque d’information et la stigmatisation aggravent le retard de diagnostic.
En Côte d’Ivoire, par exemple, les médecins observent que les tumeurs mammaires masculines sont souvent détectées trop tard, rendant les traitements plus complexes.
Chez l’homme, plusieurs éléments peuvent augmenter le risque de cancer du sein :
L’âge (le risque augmente après 60 ans),
Les antécédents familiaux ou la présence d’une mutation génétique (notamment du gène BRCA2),
L’obésité ou les déséquilibres hormonaux,
L’exposition aux radiations,
Et certaines maladies du foie ou une gynécomastie (développement du tissu mammaire).
Les traitements, eux, sont similaires à ceux des femmes : chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie ou chimiothérapie selon le stade de la maladie.
Le plus grand défi reste le silence. Le cancer du sein étant perçu comme une maladie « féminine », de nombreux hommes hésitent à consulter, par gêne ou par peur du jugement.
Pourtant, une communication inclusive et adaptée peut changer la donne.
Les campagnes de sensibilisation — souvent centrées sur les femmes — devraient aussi rappeler que les hommes ne sont pas épargnés.
Quelques mots, un visuel ou un témoignage masculin peuvent faire toute la différence.
Face à un symptôme suspect, il ne faut ni minimiser ni tarder. Le cancer du sein chez l’homme existe, et plus il est détecté tôt, plus il se soigne efficacement.
En parler ouvertement, c’est déjà un pas vers la prévention et la vie.
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