Selon Dieudonné Lossadhekana, le président de la société civile de l'Ituri, les populations de l'Ituri ont remarqué la présence de renforts ougandais depuis le 17 février. D'après lui, depuis leur déploiement, ces soldats prennent part aux rencontres de coordination organisées dans le contexte des opérations conjointes Shujaa (dirigées par les forces armées ougandaises et congolaises), dont l'objectif est de traquer les ADF et leurs alliés dans la zone.
Toutefois, il met en évidence que l'arrivée de ces renforts à Bunia a suscité la peur au sein des populations.
« Ce qui a suscité l'inquiétude (au sein de la population, ndlr), c'est la présence simultanée de nombreux militaires et de plusieurs véhicules dans la ville de Bunia. » Nous sommes tous conscients que l'UPDF est engagé dans une opération pour traquer les ADF, et dans le contexte de cette mission, leur présence à Bunia n'était pas envisageable. Depuis 2021, les UPDF mènent des opérations de chasse contre les ADF, leur emplacement précis étant au sud du territoire d'Irumu et dans la province du Nord Kivu. À l'heure actuelle, leur présence demeure et malgré cela, les ADF persistent à piller.
Quelle sera la contribution de l'Ouganda à la crise en cours ?
Quelle sera la contribution de l'Ouganda à la crise en cours ?
D'après des informations militaires, on déploie des milliers de soldats ougandais en Ituri dans le contexte de l'opération Shujaa.
Toutefois, il est nécessaire de se poser des questions sur l'accord qui unit Kinshasa à Kampala dans le contexte de cette action conjointe. Selon le professeur Kristof Titeca, enseignant à l'université d'Anvers en Belgique, les modalités de l'accord entre la RDC et l'Ouganda demeurent floues. La position de Kampala dans la crise actuelle demeure floue.
Selon le professeur Kristof Titeca, il se pourrait que Kinshasa soit contraint d'accepter cet accord et qu'il y ait une pression implicite pour permettre à l'Ouganda de mener ses activités dans la région. Il souligne que actuellement, les FARDC et le gouvernement congolais sont en position de grande faiblesse.
Toutefois, il est nécessaire de se poser des questions sur l'accord qui unit Kinshasa à Kampala dans le contexte de cette action conjointe. Selon le professeur Kristof Titeca, enseignant à l'université d'Anvers en Belgique, les modalités de l'accord entre la RDC et l'Ouganda demeurent floues. La position de Kampala dans la crise actuelle demeure floue.
Selon le professeur Kristof Titeca, il se pourrait que Kinshasa soit contraint d'accepter cet accord et qu'il y ait une pression implicite pour permettre à l'Ouganda de mener ses activités dans la région. Il souligne que actuellement, les FARDC et le gouvernement congolais sont en position de grande faiblesse.
D'une part, Kampala travaille en collaboration avec Kinshasa, conduisant des opérations militaires, comme l'opération Shujaa contre les ADF. D'autre part, Kampala a adopté une posture plutôt ambivalente envers le M23. Différents rapports de l'ONU ont indiqué que Kampala a offert une sorte d'appui passif au M23/AFC et à ses alliés. Au vu des événements récents, il reste à déterminer comment la situation se développera à Kampala. Muhoozi, le leader de l'armée ougandaise, se prononce très clairement en soutien au M23.
La même répartition qu'en 1996-1997 ?
La même répartition qu'en 1996-1997 ?
Kristof Titeca souligne l'importance de ne pas sous-estimer les intérêts économiques de l'Ouganda dans cette région. Néanmoins, compte tenu des récents développements dans la région, l'avenir de l'Ouganda reste flou.
« La situation est plutôt préoccupante, on dirait que nous sommes revenus à un scénario qui ressemble presque à la répétition du contexte de 1998 avec les Kivus pour le Rwanda et l'Ituri pour l'Ouganda. » Il est également notable que l'Ouganda ait dépêché des troupes supplémentaires immédiatement après la prise de Goma et Bukavu par le M23 et le Rwanda. Alors, c'est un message de Kampala disant : « Ceci est notre territoire, c'est notre zone d'influence, cela ne vous appartient pas à Kigali », détaille Kristok Titeca.
« La situation est plutôt préoccupante, on dirait que nous sommes revenus à un scénario qui ressemble presque à la répétition du contexte de 1998 avec les Kivus pour le Rwanda et l'Ituri pour l'Ouganda. » Il est également notable que l'Ouganda ait dépêché des troupes supplémentaires immédiatement après la prise de Goma et Bukavu par le M23 et le Rwanda. Alors, c'est un message de Kampala disant : « Ceci est notre territoire, c'est notre zone d'influence, cela ne vous appartient pas à Kigali », détaille Kristok Titeca.
Des experts ont accusé l'Ouganda de nuire aux intérêts de la RDC en appuyant le M23, lui donnant la possibilité d'exploiter le territoire ougandais comme route d'approvisionnement. Des accusations que l'Ouganda a catégoriquement déniées.
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