L’Australie déconseille tout voyage au Mali après l’appel des États-Unis à quitter le pays, sur fond de crise sécuritaire et de menaces djihadistes

Le climat d’insécurité qui prévaut au Mali continue de susciter l’inquiétude de la communauté internationale. Après les États-Unis, qui ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays « immédiatement », l’Australie a, à son tour, renforcé son niveau d’alerte à destination de ses citoyens.

Dans son dernier bulletin publié sur le site officiel Smartraveller, le ministère australien des Affaires étrangères déconseille formellement tout déplacement vers le Mali, classé désormais en zone « Do not travel ». Le gouvernement australien invoque une menace élevée de terrorisme, d’enlèvements et une situation sécuritaire jugée « hautement instable ».

Si Washington a été plus catégorique en exhortant les Américains présents sur le territoire malien à « partir immédiatement », Canberra se montre pour l’heure plus mesurée, se contentant d’appeler à la plus grande prudence. L’ambassade d’Australie au Ghana, qui assure la couverture diplomatique du Mali, a rappelé sur ses réseaux officiels que « les conditions de sécurité sont imprévisibles » et que les services consulaires dans la région sont limités.

Cette mise en garde intervient dans un contexte de fortes tensions internes, marqué par des attaques répétées de groupes armés, une crise du carburant et une détérioration progressive de la situation humanitaire.

Pour les autorités maliennes, ces avertissements étrangers s’inscrivent dans une logique de pression diplomatique injustifiée. Le gouvernement de transition n’a, pour l’instant, pas réagi officiellement à ces annonces.

Sur le terrain, de nombreux observateurs soulignent toutefois une aggravation de l’instabilité, notamment dans le centre et le nord du pays, où plusieurs zones échappent encore au contrôle des forces régulières.

Alors que les évacuations restent possibles par vols commerciaux, la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, craignant un isolement progressif du Mali sur la scène diplomatique.