
L'annonce a été faite deux semaines après que l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane a repris la capitale, dont elle avait été écartée par les FSR peu après le déclenchement de la guerre. À ce moment-là, des centaines de milliers d'individus avaient quitté la capitale en masse. Cette « libération » a été fêtée par des masses jubilantes, particulièrement à Port-Soudan qui est demeurée sous contrôle étatique. D'après l'ONU, si les conditions de sécurité et les infrastructures sont favorables, plus de 2,1 millions de personnes déplacées pourraient revenir à Khartoum dans les six mois.Suite à la défaite à Khartoum, les forces paramilitaires ont redoublé d'efforts pour attaquer le Darfour dans le but de s'emparer d'El-Facher, la dernière capitale provinciale qui leur échappe dans cette région largement dominée par les FSR. Le 13 avril, ils ont saisi le contrôle du camp de Zamzam, situé à proximité de la ville et où résident près de 500 000 personnes déplacées. Selon l'ONU, le raid a causé la mort de plus de 400 personnes. « Ils ont pénétré à Zamzam et ont commencé à nous tirer », raconte Amna Hussein, 36 ans, qui a été atteinte d'une balle dans la main avant de s'échapper vers la ville de Tawila, située à environ 60 km. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 400 000 personnes civiles ont quitté ce camp.On accuse les Forces de Soutien Rapide, à la fois la communauté mondiale et les ONG, de génocide à l'encontre des Masalit au Darfour, et d'employer les violences sexuelles comme instruments de guerre. Amnesty International a récemment dévoilé des situations d'esclavage sexuel. « Les agressions des Forces de soutien rapide à l'encontre de femmes et de filles sont odieuses, scandaleuses et visent à provoquer une humiliation maximale », avait déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe.Un symposium planifié à Londres
Lors d'une rencontre à Londres le 15 avril, des dirigeants de plus de quinze nations, y compris l'Arabie saoudite et les États-Unis, ainsi que des représentants d'organisations internationales ont lancé un appel pour un « cessez-le-feu immédiat et ininterrompu » au Soudan. Ils ont également insisté sur « l'importance d'éviter toute division » du pays. Cette requête a également été mentionnée dans un communiqué émis par les nations du G7, qui exhortent tous les « intervenants extérieurs à mettre fin à tout appui qui exacerbe davantage le conflit ».Dans leur déclaration finale, les participants à la conférence de Londres ont pris l'engagement de rassembler plus de 800 millions d'euros additionnels pour ce pays ravagé par le conflit. « Nombreux sont ceux qui ont quitté le Soudan […]. » « Le fait qu'autant de civils soient décapités, que des bébés d'à peine un an soient victimes de violences sexuelles, et que le nombre de personnes en situation de famine dépasse celui observé ailleurs dans le monde constitue une faute morale », a souligné David Lammy, le chef de la diplomatie britannique.
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