Première comparution pour Alfred Yekatom Rombhot devant la Cour pénale internationale, ce vendredi. L'ancien chef de guerre centrafricain est arrivé à La Haye, le week-end dernier. Il comparait pour sa responsabilité présumée dans des crimes de guerre tels que des meurtres tortures et mutilations. Des exactions commises entre décembre 2013 et août 2014 à Bangui et dans le sud-ouest du pays. Une première audience qui a servi notamment à confirmer l’identité du suspect.
Alfred Yekatom Rombhot a été transféré dimanche dernier à la Cour pénale internationale. L’audience de ce vendredi a donc servi à confirmer son identité et à s’assurer qu’il avait été informé des crimes qui lui sont reprochés. Une date a ensuite été fixée pour confirmer les charges à son encontre: ce sera le 30 avril 2019.
Alfred Yekatom Rombhot est un ancien caporal-chef de l’armée centrafricaine. Il a surtout été le chef d’une milice anti-balaka. Ces milices d’autodéfense se sont battues contre une coalition de groupes rebelles appelée Seleka. Il aurait dirigé un groupe d’environ 3 000 combattants, accusés d’attaques systématiques contre la population musulmane dans la banlieue sud de Bangui. Et il est soupçonné de meurtres, de déportations et de tortures visant des musulmans ainsi que d’avoir recruté des enfants-soldats de moins quinze ans.
Une détention arbitraire pour sa défense
Dès cette première audience, sa défense a tenu à contester son traitement depuis son arrestation. Son avocat est revenu sur l'arrestation de son client. Alfred Yekatom Rombhot a été arrêté le mois dernier, le 29 octobre, au cours d'une séance au Parlement dont il est fait partie puisqu’il est député. Lors de cette séance, il a tiré dans l’hémicycle. Il a ensuite été détenu à Bangui. Et ce n’est qu’une dizaine de jours plus tard, que La CPI a émis un mandat d’arrêt contre lui et qu’il a été transféré.
Selon son avocat, son arrestation a été brutale, lors de sa détention au centre de détention présidentielle à Bangui, il aurait été torturé, à coup de crosse de kalachnikov. Depuis son arrestation, il n’a eu accès ni à un juge ni à un avocat et pour maître Xavier-Jean Keïta les droits de son client ont été violés : « Je suis le premier avocat qu’il a rencontré ce mercredi 21. Il m’a confirmé que les documents concernant son arrestation, le mandat d’arrêt, ne lui ont été remis que par la Cour pénale internationale. Je considère avec lui que son transfert et sa détention ont été arbitraires ».
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