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Afrique du Sud: début du débat sur la réforme de la terre au Parlement

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En Afrique du Sud, le débat sur la réforme de la terre a commencé au Parlement. Le parti au pouvoir l’ANC a annoncé vouloir modifier la Constitution pour y faire entrer le principe d’expropriation de fermiers sans compensations. Avant d’être débattue par les députés eux-mêmes, un comité parlementaire auditionne une trentaine de grandes organisations du pays. Parmi eux, les principaux syndicats de fermiers, des organisations financières ou encore des universitaires témoignent jusqu’à vendredi. En ce premier jour, les organisations ont exprimé leurs différentes opinions et ont surtout demandé des clarifications au gouvernement.

Proposée il y a plus de six mois par l’ANC, la réforme des terres reste encore floue en Afrique du Sud. La question centrale est posée par Constance Mogale de l’Alliance rurale pour la démocratie, quelles seront exactement les terres visées par les expropriations ? « Notre peuple a besoin de terres, de logements, a besoin de survivre... Mais sur quelles terres ? Allez-vous leur donner des parcelles dans le désert du Kalahari ? Et qu’est-ce qu’ils vont pouvoir en faire ? »

L’incertitude économique d’une Afrique du Sud en récession plane également sur cette réforme. Jannie De Villiers, chef du principal syndicat de producteurs de céréales, questionne le manque de soutien financier de l’Etat pour les nouveaux agriculteurs noirs : « Vous ne pouvez pas à la fois renflouer les caisses de l’entreprise publique d’électricité ou de notre compagnie aérienne, et refuser d’aider les fermiers. Voici l’enjeu si l’on veut vraiment produire de la nourriture dans ce pays. Voulez-vous voyager ou voulez-vous manger !? »

Certains fervents détracteurs de la réforme sont présents, comme l’universitaire Bradley Slade. « L’expropriation sans compensations financières se résume à de la confiscation. C’est une action punitive, contraire aux principes de réconciliation et de société libre prescrits dans la Constitution. »

Après ces auditions, le Parlement devra encore finir de traiter les 700 000 lettres de doléances des citoyens reçues depuis le mois d’avril.

 

 
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