Lors du débat organisé aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU, les États membres seront saisis du rapport annuel du Secrétaire général, António Guterres, sur les violences sexuelles liées aux conflits. Dans l'édition 2016, le chef de l'Organisation reconnaît le « caractère vital » des services de santé sexuelle et procréative. Vitaux, ils le sont, en effet.
Au sujet de la République centrafricaine, le Secrétaire général relève que « nombre de victimes de viol recourent à l'avortement non médicalisé, principale cause de mortalité maternelle ».
Dans le cadre de mes recherches sur les violences sexuelles perpétrées par des groupes armés parties prenantes au conflit qui sévit dans ce pays, un même constat est revenu avec insistance parmi les médecins que j'ai rencontrés : les avortements clandestins ou que s'infligent elles-mêmes certaines femmes font maintenant davantage de décès que, par exemple, les hémorragies de la délivrance, consécutives à l'accouchement.
L'avortement est autorisé pour les victimes de viol en République centrafricaine mais, comme dans de nombreux autres pays, sa légalité n'est pas synonyme d'accès facile. Le manque de clarté quant aux circonstances dans lesquelles l'avortement peut être pratiqué légalement décourage certains médecins de se livrer à ce type d'interventions.
Un accès médiocre aux soins de santé après un viol - qu'il soit imputable à l'insuffisance des services disponibles, à la crainte de la stigmatisation et à l'insécurité, entre autres facteurs - prive nombre de femmes et de filles d'une assistance vitale qui, si elle était prêtée à temps, serait en mesure d'éviter les grossesses non désirées et la transmission du VIH.
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