L’Algérie tourne la page de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Après vingt années passées au pouvoir, le chef de l’État quitte son poste à effet immédiat. Après six semaines de manifestations dans tout le pays, cette démission a été accélérée par les déclarations de l'armée.
L’armée algérienne a précipité la démission du président Bouteflika. Le 26 mars, puis le 30 mars, le chef d’état-major avait affirmé que la solution de la crise se trouvait dans l’application de l’article 102 de la Constitution, dans le processus d’empêchement du président. Le coup est dur puisqu'à partir de ce moment, des piliers du régime lâchent peu à peu le président sortant. C'est le cas de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia par exemple, un proche parmi les proches.
Quelques jours plus tard, une rencontre a lieu entre l’ancien président Liamine Zéroual et l’ancien chef du renseignement, le très puissant Mohamed Mediène, dit Toufik. Liamine Zeroual affirme qu’on lui propose alors de prendre la tête de la transition et que l’initiative est connue de Saïd Bouteflika, le frère du président.
L’étau se resserre sur le clan Bouteflika
Dans la nuit, Ali Haddad, homme d’affaires à la tête du patronat, très proche de Saïd Bouteflika, est arrêté à la frontière tunisienne. La justice lance des enquêtes préliminaires et des procédures d’interdiction de sortie du territoire contre plusieurs hommes d’affaires proches du frère du président. Lundi, les proches du président tentent alors un dernier mouvement, en annonçant la démission du président d’ici le 28 avril, soit dans quatre semaines. Le temps de prendre des mesures pour assurer la continuité des institutions pendant la transition, selon la lettre.
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