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Trois personnes ont été condamnées à la prison à perpétuité par la justice du Burkina Faso, mercredi 31 juillet, pour avoir perpétré en octobre 2015 une attaque djihadiste, l’une des premières dans ce pays sahélien, toujours visé aujourd’hui par ces groupes armés. L’assaut contre une brigade à Samorogouan (nord-ouest du pays), lancé par une cinquantaine d’hommes, avait causé la mort de trois gendarmes.
Sur dix accusés, quatre ont comparu lors du procès ouvert le 22 juillet devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou. Trois d’entre eux ont été reconnus coupables d’« association de malfaiteurs terroriste », « assassinats », « détention illégale d’armes » et « destruction aggravée de biens publics ». Selon le tribunal, tous les prévenus disposent de quinze jours pour faire appel.
L’un d’eux, Sangaré Lassina, a plaidé non coupable, expliquant n’avoir pas participé à l’attaque, se trouvant hors du Burkina Faso au moment des faits. Un autre, Dramane Sanou, a reconnu avoir apporté des médicaments aux combattants, mais dit ignorer « ce qu’il se passait vraiment ». « Je demande pardon à ceux qui ont perdu des proches. Je n’ai pas mesuré l’ampleur de la situation. Je demande pardon à la population », a-t-il plaidé.
La quatrième personne qui comparaissait, Seydou Dembélé, mineur au moment des faits, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement et à une amende de 2 millions de francs CFA (environ 3 000 euros), le tout assorti d’un sursis. « Le jour des faits, on partait et je ne savais pas ce que je partais faire. On ne m’a rien confié là-bas, on m’a juste instruit de m’asseoir et observer », a-t-il expliqué, plaidant lui aussi non coupable de toutes les charges.
L’attaque de la brigade de Samorogouan est l’une des premières qu’a connues le Burkina Faso. Depuis le pays est très régulièrement frappé par des attaques de groupes djihadistes, qui ont fait plus de 20 000 morts (civils et militaires), dont près de 3 800 cette année, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), qui répertorie les victimes de conflits dans le monde. Les autorités ne communiquent plus depuis plusieurs mois à propos des attaques qui continuent d’endeuiller le pays. Un régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir en septembre 2022, promettant de faire de la sécurité une priorité.
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