Les ex-rebelles maliens qui contrôlent notamment la ville de Kidal, au nord-est, haussent le ton et appellent à la mobilisation. Ils invitent le gouvernement de transition à clarifier sa position sur plusieurs points, dont l'accord de paix d'Alger. Pourquoi cette sortie ? Quelles sont leurs intentions ?
« Nous ne prendrons [pas] la responsabilité historique de provoquer une rupture brutale avec le partenaire d’en face », confie un haut responsable de la Coordination des mouvements de l’ex-rébellion (CMA). Mais il ajoute rapidement : « Cependant, nous sommes prêts à faire face à toute éventualité. »
Les observateurs sur le terrain ont constaté que les groupes armés membres de la CMA font des démonstrations de force avec exposition de matériels et de forces militaires.
Les chefs militaires des ex-rebelles parlent du survol des zones qu’ils contrôlent par des avions non identifiés, et ils sont un peu sur le qui vive.
Le communiqué, pour une fois, n’insiste pas sur le fait que l’ex-rébellion reste attachée à l’accord de paix d’Alger.
Une source au cœur de la Coordination des mouvements de l’Azawad explique : « À ce stade, tout le monde sait que l’application de cet accord est poussive. Nous voulons savoir si le gouvernement veut l’appliquer ou pas. Ensuite, nous allons tirer les conclusions qui s’imposent. »
En fait, les ex-rebelles, qui rappellent qu’ils n’ont pas totalement abandonné l’idée d’autonomie d’une partie du nord, ne cachent pas leur ressenti : selon eux, au sein du gouvernement malien, certains départements donnent l’impression d'appuyer sur l’accélérateur afin d’aller vers la réconciliation, alors que d’autres ministères constituent un frein au processus.
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