Au Burundi, la polémique bat son plein autour de dix ânes offerts par la France à des villageois de la province de Gitega (est de Bujumbura). Le ministre burundais de l'Agriculture a fini par ordonner la mise en quarantaine des animaux, achetés en Tanzanie.
L'affaire fait grand bruit dans le pays.
Bujumbura a qualifié le don des dix ânes d'"insulte".
Une mini-crise diplomatique
Ces derniers jours, dans l'entourage du pouvoir du président Nkurunziza, élevé au rang de «guide suprême éternel» par son parti, des voix se sont violemment élevées contre la mise à disposition, financée par l'ambassade de France à Bujumbura, d'une dizaine d'ânes aux habitants d'un village du centre du pays.
Les détracteurs rappellent que non seulement l'âne n'est pas un animal indigène du Burundi, mais que de surcroît, dans la langue française, il symbolise l'ignorance et la bêtise.
Achetés en Tanzanie, les ânes avaient été mis à la disposition des habitants d'un village de la province de Gitega, dans le cadre d'un projet d'une ONG locale pour aider femmes et enfants à transporter les produits agricoles, l'eau ou le bois de chauffe.
Les animaux mis en quarantaine
Le 27 mai 2018, invoquant des problèmes administratifs, le ministre de l'Agriculture Déo Guide Rurema a demandé à un administrateur local de «faciliter le retrait immédiat de tous les ânes qui ont été distribués (...) sans respecter les procédures techniques de distribution d'animaux exotiques», et exigé qu'ils soient acheminés dans un centre de quarantaine.
Quatre jours auparavant, lors de l'inauguration du projet, l'ambassadeur de France au Burundi Laurent Delahousse, s'était réjoui sur Twitter de «l'introduction de la Land Cruiser du règne animal au Burundi».
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