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Burkina Faso: des groupes d'autodéfense sèment le trouble

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Burkina Faso: des groupes d'autodéfense sèment le trouble

 


Au Burkina Faso, les Koglweogo, structures d’autodéfense spécialisées dans la lutte contre le vol, les braquages et les attaques à main armée, refont parler d’elles. Il y a quelques jours, des membres de ces groupes d’autodéfense ont affronté des villageois dans la région du Centre-Ouest, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale. Ces affrontements ont provoqué la mort de cinq personnes dont trois membres des Koglweogo. Le ministre de la Sécurité s’est rendu sur place pour faire libérer des habitants du village de Tialgho, détenus par ces milices d’autodéfense. Cette fois-ci, c’est une délégation gouvernementale qui est attendue dans le village.

Les Koglweogo s’étaient rendus dans le village de Tialgho pour prélever des amendes. Exaspérés par les agissements de ces milices d’autodéfense, des habitants se sont opposés et des affrontements ont éclaté.

Un premier bilan a fait état de cinq morts et de nombreux blessés.

Les membres de ces milices d’autodéfense sont reconnus pour leurs méthodes d’interrogatoire. Ligotés et suspendus à des arbres, les suspects interpellés par les Koglweogo sont bastonnés avec des fouets flambés ou trempés dans du piment.

« Les méthodes qu’ils utilisent pour appréhender les voleurs sont les mêmes que celles des braqueurs », avait dénoncé un procureur.

Ces milices se sont transformées en justiciers et occupent le terrain, là où les forces de sécurité sont absentes. Cependant, elles opèrent aussi, de nos jours, dans les grandes villes comme Ouagadougou et elles ont leur propre code pénal.

Lorsqu’elles obtiennent des aveux sous la torture, les coupables doivent payer une amende avant leur libération. Des amendes qui vont de 55 000 à 305 000 francs CFA, en fonction de la valeur de l’objet ou de l’animal volé.

Afin de mieux les encadrer, le ministre de la sécurité avait proposé de les intégrer dans les initiatives locales de sécurité. C’est ainsi que Simon Compaoré avait interdit le port d’armes par les membres de ces milices sans autorisation.

Les récents affrontements, dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié, viennent rappeler que ces milices continuent à défier l’autorité de l’Etat.

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