Au Burkina Faso, les réactions se poursuivent après l'annonce par la présidence en décembre de son intention de prélever 1% du salaire de chaque travailleur burkinabè pour financer la lutte contre le terrorisme. Jeudi 29 décembre, la Coordination nationale des syndicats de l'éducation a publié un communiqué pour faire part de son opposition à cette mesure.
Annoncé le 9 décembre, ce fonds a comme principal objectif de lever environ 100 milliards de francs CFA, pour notamment payer et équiper les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). D'après le ministre de l'Économie Aboubacar Nacanabo, la solde des VDP et leur équipement nécessitent un financement évalué à 106 milliards de francs CFA.
Une enveloppe qui ne figure pas dans le projet de budget 2023, déjà en déficit de 600 milliards de francs CFA. Le président Ibrahim Traoré entend donc demander un effort de solidarité aux Burkinabè.
L’actuel exécutif, dirigé par le président de la transition Ibrahim Traoré, avait présenté de nombreuses possibilités pour cette contribution volontaire des citoyens burkinabè. Comme un prélèvement d'1 % sur le salaire net des travailleurs du public comme du privé, mais aussi des prélèvements sur les taxes de certains produits de consommation comme l'alcool, le tabac, internet, les produits cosmétiques ou encore la parfumerie.
Mais selon le coordonnateur de la Coordination nationale des syndicats de l'éducation (CNSE) Souleymane Badiel, les personnels de l'enseignement, comme tous les travailleurs, n'ont pas les moyens d'une telle contribution.
Ces personnels-là consentent d’un énorme sacrifice dans cette guerre. C’est les pertes humaines les plus récentes, notamment le 4 décembre dernier, ils ont des traumatismes et des conditions extrêmement difficiles de travail. Et puis il y a les menaces permanentes qui ont cours contre ces personnels-là.
Et il y a aussi que les personnels de l’éducation ont contribué financièrement à travers une opération de collecte de fonds en soutien aux forces de défense et de sécurité, pendant au moins trois ans maintenant.
Le deuxième niveau, c’est la vie chère, qui s’est fortement aggravée et qui a érodé considérablement le pouvoir d’achat des travailleurs de façon générale.
Et puis un troisième argument, c’est que nous constatons une grande gabegie dans la gestion des ressources publiques, dans la presse, les structures de contrôle font des révélations et l’audit de l’armée est une revendication de notre peuple.
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