Trois prévenus ont été jugés pour « escroquerie » le samedi 17 août 2024 au cours d’une audience extraordinaire tenue au Tribunal de grande instance (TGI Ouaga 1). Ils proposent des offres de formation afin de tromper leurs victimes.
Le phénomène « QNET » continue de faire des victimes au Burkina Faso. En effet, trois prévenus, tous ayant moins de 25 ans, ont été présentés devant les juges pour des manœuvres frauduleuses brandissant une offre de formation pour appâter leurs victimes.
Les trois agissent sous les ordres de leur supérieur B.I, qui a contacté dame Haoua pour lui proposer une ‘’opportunité d’enfer’’. En tant que couturière, B.I lui a fait savoir qu’il a un frère militaire qui va lui trouver des marchés pour la confection des tenues militaires et robes de mariage. Mais avant cette étape, elle doit recevoir une formation qui coûte 650 000 FCFA dans leur bureau.
Il s’agirait d’un centre international qui forme des stylistes modélistes. Pour ce faire, il lui faut un passeport, un visa et un ordinateur. Le tout à 650 000 FCFA. Très intéressée, la dame a contacté ses parents, qui ont trouvé également l’offre alléchante. Toutefois, ils ont dit qu’ils n’ont pas l’argent. Sa mère s’est alors endettée auprès d’une connaissance. Premièrement, elle a eu 150 000 FCFA. La maman a envoyé la somme dans le téléphone de KM. Par la suite, la victime a payé les 450 000 FCFA à KM et LS.
Une fois au bureau pour le début de sa formation, elle s’est rendue compte qu’il s’agit d’une affaire de QNET. Elle a changé d’avis et a souhaité qu’on lui rembourse son argent. C’est le début de ses soucis. Elle n’arrive pas à rentrer en possession de son argent. Elle a même dû inventer des histoires pour toucher leur sensibilité.
À la barre le 17 août 2024, KM a indiqué que le 23 juillet 2024, la dame l’a appelé pour réclamer 200 000 FCFA pour emmener quelqu’un à l’hôpital pour des soins. Il a décidé de lui envoyer 125 000 de sa poche dans l’espoir que son responsable lui rembourse plus tard.
Le 27 juillet 2024, KM a été arrêté par la police. Il pensait que c’était pour les 75 000 FCFA restants, avant de se rendre compte qu’il s’agit des 450 000 FCFA du départ, trois mois plus tôt. La police avait perquisitionné leur bureau et les avait placés en garde à vue.
Face à la juridiction, les prévenus ont raconté des histoires qui ont visiblement agacé le parquet. C’est ainsi que le procureur a décidé de couper court. « Ce n’est pas notre première fois de juger un dossier de QNET. Tout ce que vous promettez aux gens, c’est du faux. C’est une pure escroquerie ! » a-t-il déclaré avant de demander aux trois accusés s’ils ne sont pas aussi des victimes. Ils ont répondu par l’affirmative.
Et le procureur de rappeler que généralement, ce sont les victimes qui s’engagent à recruter de nouvelles victimes afin de s’enrichir. Au départ, les recruteurs ne disent pas la vérité, car « au Burkina Faso, personne ne va s’engager dans QNET » a ajouté le président du tribunal.
Face aux témoignages similaires des hommes en toge, les accusés étaient visiblement impuissants. Ils ont reconnu qu’ils étaient également des victimes. Ils ont demandé pardon au moment de leur plaidoirie.
Le procureur a requis de les déclarer coupables et les condamner chacun à une peine de 6 mois et la somme de 600 000 FCFA, le tout ferme.
Dans son verdict, le tribunal a déclaré les accusés coupables. Ils écopent chacun d’une peine de 24 mois dont 6 mois ferme et 500 000 FCFA assorti de sursis. Collectivement, ils sont condamnés à payer 525 000 FCFA à titre de dommage et intérêt.
Pour rappel, le 10 juillet 2024, le gouvernement du Burkina Faso a interdit les activités de QNET jusqu’à nouvel ordre. Les autorités ont constaté que leurs représentants spolient les populations avec des services assortis de promesses de gains irréalistes et flatteurs. Elles ont appelé à la vigilance.
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