Avec cette réunion au Burkina Faso, les trois pays sahéliens font un pas de plus dans la mise en place de la confédération qu’ils veulent créer. « Ouagadougou nous offre aujourd’hui l’occasion de franchir un pas supplémentaire dans la poursuite de la mise en place des instruments, mécanismes et procédures de notre alliance, ainsi que dans l’architecture juridique de la confédération envisagée par nos trois États », a déclaré le ministre burkinabè de la Défense, le général Kassoum Coulibaly.
À ses côtés, les délégations ministérielles burkinabè, malienne et nigérienne étaient présentes. « Ce mécanisme permettra à notre alliance et à la confédération de fonctionner efficacement et au grand bonheur de nos populations », a soutenu son homologue nigérien, le général Salifou Modi. Ce projet de confédération a déjà été évoqué début décembre à Bamako lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des trois pays. Dimanche, dans une interview à la télévision nationale, le chef du CNSP nigérien, le général Tiani, a par ailleurs évoqué la possible création d’une monnaie commune.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé il y a quelques semaines leur retrait de la Cédéao. Aujourd’hui, à Ouagadougou, les ministres l’ont affirmé : cette décision est irréversible et irrévocable puisque l’organisation régionale s’est, selon eux, détournée de son principal objectif d’être au service des peuples. De son côté, le ministre nigérien de la Défense a une nouvelle fois dénoncé les sanctions imposées par la Cédéao à son pays suite au coup d’État du 26 juillet.
« L’AES n’est pas une alternative crédible à la Cédéao »
Cette idée de confédération ne fait, en tout cas, pas l’unanimité au Sahel. Ismaël Sacko, membre de la plateforme d’opposition Appel du 20 février, qui rassemble les partis politiques et organisations de la société civile réclamant le retour à l’ordre constitutionnel, l’AES est une solution pour les régimes militaires sahéliens, mais pas pour les populations. « La création de cette organisation n’a pas été décidée en référendum et la population n’a pas été associée. L’AES n’est pas une alternative crédible à la Cédéao », juge le président du Parti social démocrate africain (PSDA), visé par une procédure de dissolution initiée par les autorités maliennes.
Les pays qui ont fait un coup d’État ont besoin de s’entraider mutuellement et ils vont créer le cadre juridique nécessaire dans ce sens-là.
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