A Mbengwi, dans le nord-ouest du Cameroun, un trafic d'ossements humains prend de l'ampleur. Des individus non identifiés fouillent les tombes la nuit et emportent les os des morts.
Plusieurs villages de cette partie anglophone du Cameroun montent désormais la garde dans les cimetières pour empêcher la profanation des tombes.
Au cimetière de Mbengwi, une localité située à 15 km de Bamenda, principale ville de la région du nord-ouest du Cameroun, des jeunes hommes costauds et quelques anciens montent la garde.
La panique s'est installée dans le village après la profanation de plusieurs tombes.
"Nous gardons ces tombes ici, parce que après trois jours, quatre jours ou parfois un an on découvre que des gens viennent fouiller les tombes pour enlever les os, c'est pour cela que nous montons la garde pour veiller sur les tombes de nos parents", explique Moussa Jean.
Les ossements humains, issus de ces tombes profanées, sont vendus à travers le Cameroun par des trafiquants.
Le 24 mars 2016, deux suspects âgés de 23 et 31 ans ont été interpellés au poste de contrôle mixte gendarmerie et police de Bamenda. Ils transportaient une valise à moto.
Lors de la fouille des bagages, les forces de l'ordre ont découvert des ossements humains. L'un des présumés trafiquants explique que ces ossements étaient destinés à un client pour la rondelette somme de 80 millions de francs CFA, soit un peu plus de 120 mille euros.
"Nous sommes venus de Bafoussam mercredi après-midi. On a attendu la nuit pour fouiller les tombes et récupérer ces crânes humains que nous comptions vendre. Et c'est sur le chemin du retour que la police nous a arrêtés. La personne qui nous a envoyés est à Bafoussam, Elle m'a dit que si nous parvenions à lui trouver ces crânes, il allait nous donner 80 millions de FCFA", a-t-il dit.
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