1134 cas d'agressions homophobes ont été recensés en 2018, soit presque deux fois plus que l'année précédente, d’après un rapport publié par des ONG.
Il y a des violences psychologiques, comme les insultes, le chantage, ou le rejet familial par exemple, mais aussi des violences sexuelles, et des agressions physiques, avec des lynchages et même 74 cas de torture.
Une extrême violence qui peut aller jusqu’au « meurtre », explique Yves Yomb, responsable droits humains et question de genres à l'ONG Coalition plus, qui rapporte le cas de personnes « soupçonnées d’être homosexuelles, tabassées, voire tuées par la population ».
Les ONG sur place rappellent qu'à ces violences s'ajoutent les arrestations arbitraires. Au Cameroun, l'homosexualité est illégale et est punie par des peines allant jusqu'à 5 ans de prison.
Un climat propice au VIH
Un climat délétère qui favorise la propagation de l'épidémie de VIH au sein de la communauté LGBT, alerte Jean-Paul Enama, de l’ONG Humanity First. En effet, « lorsqu’il y a un climat de peur, d’insécurité, tu n’as pas véritablement envie d’aller à l’hôpital, même pour prendre des informations sur la santé ». Et encore moins pour demander un test de dépistage du VIH.
Résultat, presque 40 % de la communauté LGBT du pays vit avec le virus du Sida, soit environ 10 fois plus que dans le reste de la population.
C’est paradoxal : d’une part la volonté des autorités, notamment sanitaires, de lutter contre le VIH auprès de ses populations, y compris homosexuelles. Et d’un autre côté, la répression qui continue. […] On ne peut pas vaincre le Sida si on continue à pénaliser, à arrêter les gens, à mettre les gens en prison.
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