Au Cameroun, opposition et société civile travaillent ensemble pour une révision « consensuelle et participative » du code électoral.
Les bases de cette collaboration ont été posées le 8 août à Yaoundé au cours d'une concertation qui a réuni des partis de l'opposition dont le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l'Union démocratique du Cameroun (UDC) ou encore le Mouvement Progressiste (MP) d'une part, et des représentants d’organisations de la société civile en tête desquelles l'ONG Un Monde à Venir ou encore le Réseaux des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Leur objectif : contraindre le pouvoir à accepter le principe d'une révision du code électoral avant les prochaines élections.
'est un petit pas mais ce dernier est porteur de tous les espoirs pour l'opposition et la société civile camerounaise. Mardi dernier, ces deux entités se sont concertées pour tenter de rapprocher leurs positions sur un sujet qui leur semble impératif : la réforme consensuelle et participative du code électoral.
Patricia Tomaino Ndam Njoya, présidente de l'UDC et porte-parole du groupe de partis politiques d’opposition qui sont réunis au sein du G7, lance : « Nos objectifs sont clairs. Il s’agit de parvenir à ce que, au parlement, une loi électorale consensuelle puisse être adoptée. Le code actuel a été adopté en 2012 à l'Assemblée nationale par le seul parti RDPC [Rassemblement démocratique du peuple camerounais, fondé par le président du pays Paul Biya, NDLR], c'est mauvais signe. »
Compte tenu de l'imminence des prochaines élections au Cameroun, le groupe sait ne pas disposer de beaucoup de temps. Alors, il suggère d'aller à l'essentiel, à l’instar de Philippe Nanga, porte-parole du groupe des 15 organisations de la société civile qui prennent part à ces discussions avec des partis d’opposition : « On va regarder dans les deux documents ce qui peut relever des points d'urgence Parce que nous sommes conscients de ce que, dans l'état actuel, il risque d’être difficile pour notre gouvernement de revoir l'entièreté de notre système électoral. On est bien conscients de cela. »
Et faisant référence à l'actualité ouest-africaine avec la multiplication des coups d'État comme celui au Niger, société civile et partis de l'opposition disent en chœur travailler aussi dans le sens de l'anticipation de tels risques. Philippe Nanga souligne : « Il ne faut pas penser que ça épargne le Cameroun. Le Cameroun doit regarder autour de lui et se dire : ‘Attention, il nous semble que ce qui se passe ailleurs doit nous renseigner, nous renseigner sur ce qui pourrait être des voies d'entrée pour des conflits et des possibilités d'interférences d'autres acteurs qui peuvent nous pourrir la vie’. »
Ils annoncent dans les prochains jours le lancement d'une vaste campagne d'information et de sensibilisation d'autres acteurs dont les chefs traditionnels, les responsables religieux et les médias entre autres.
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