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Cédéao : « Nous ne pouvons pas encourager une nouvelle scission » (Sonko)

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Cédéao : « Nous ne pouvons pas encourager une nouvelle scission » (Sonko)

Le président sénégalais a été désigné facilitateur dans les discussions avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui ont exprimé leur désir de quitter la Cédéao.


Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont pris la décision de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Premier ministre sénégalais, qui jouit d’une grande popularité dans ces pays en raison de ses idées panafricanistes et souverainistes, plaide pour le renforcement de l’organisation régionale. Lors d’une rencontre avec le vice-président gambien Muhammad B.S. Jallow, lundi 5 août à Dakar, Ousmane Sonko a exprimé son désaccord avec cette démarche fractionniste qui, selon lui, affaiblirait davantage les nations ouest-africaines.


« Nous nous sommes inscrits dans une ligne claire et irrévocable. Depuis l’arrivée du chef de l’Etat au pouvoir, le discours et le programme diplomatique ont été clairs. Notre logique est de travailler au rapprochement des pays africains », a souligné Sonko, leader du parti Pastef, qui a accédé au pouvoir en mars dernier. Il a désigné Bassirou Diomaye Faye, alors secrétaire général du parti, comme candidat, lors de la dernière élection présidentielle, après l’invalidation de sa propre candidature par le Conseil constitutionnel pour porter la vision souverainiste de la formation politique au sommet de l’Etat sénégalais.


Après avoir nommé son ancien mentor politique chef du gouvernement, le président Faye a inscrit « l’intégration africaine » comme une priorité fondamentale de sa politique diplomatique. 


Après son installation, il a rendu visite à de nombreux pays membres de la Cédéao, y compris le Burkina Faso et le Mali, qui ont décidé de quitter l’organisation pour former, avec le Niger, l’Alliance des États du Sahel (AES).


Cette décision découle de la volonté des dirigeants de l’institution régionale de réinstaller par la force le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État militaire en juillet 2023. 


Les deux autres pays sont également dirigés par des juntes militaires depuis plusieurs mois. Ils ont donc choisi de s’allier pour affronter les menaces sécuritaires, notamment la violence jihadiste qui sévit dans leurs territoires depuis plusieurs années.

Lors du dernier sommet de la Cédéao, Bassirou Diomaye Faye a été nommé facilitateur des discussions avec l’AES. 


« Nous ne pouvons pas encourager une nouvelle scission alors que partout dans le monde, les pays s’efforcent de se renforcer au sein d’entités solides », a rappelé Sonko.


Quelle que soit la validité des raisons avancées, Ousmane Sonko exhorte les trois Etats en conflit avec la Cédéao à reconsidérer leur position afin de ne pas anéantir le travail accompli depuis un demi-siècle. « Il est évident que nos nations, prises isolément, ont très peu de chances de réussir le grand bond en avant attendu depuis longtemps par les peuples », a-t-il déclaré, appelant à un « dépassement » dans les relations internationales et bilatérales.


Le 3 août, lors d’un entretien télévisé à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Niger, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, a affirmé avec assurance que « la Cédéao est derrière nous », menaçant de représailles l’organisation si cette dernière prenait des mesures contre les ressortissants des pays de AES comme l’a suggéré le président de la Commission, Omar Alieu Touray.


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