La résurgence des violences en Centrafrique a fait fuir 88 000 personnes depuis le début du mois, a annoncé mardi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Le nombre de déplacés en République Centrafricaine s’élève à 88 000 pour le simple mois de mai, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). « Plus de 68 000 personnes ont fui leurs maisons dans le pays, tandis que près de 20 000 autres ont cherché refuge en République démocratique du Congo (RDC) au cours des deux dernières semaines », a indiqué un porte-parole de l’Organisation lors d’un point de presse à Genève. Des déplacements qui s’expliquent par la reprise des affrontements entre les groupes armés ex-Séléka pro-musulmans et anti-balaka majoritairement chrétiens et les attaques de villages par des milices.
La préfecture de Bria, touchée par les attaques, a ainsi vu plus de 41 000 personnes fuir les affrontements, selon le HCR. Les localités de Bangassou et de la Basse-Kotto ont aussi été touchées alors qu’entre le 8 et le 10 mai, des affrontements entre anti-balaka et une faction de l’ex-Séléka à Alindao, toujours dans le sud du pays, ont fait plusieurs morts, une centaine de blessés selon la Croix-Rouge, et des milliers de déplacés.
500 000 déplacés au total
Face à cette situation, l’ONU lance un appel urgent pour que les donateurs financent davantage l’appel de fonds pour la Centrafrique, l’un des pays les plus miséreux au monde. Les Nations unies n’ont reçu pour l’instant que 6% des 209,2 millions de dollars (187,4 millions d’euros) demandés. Le rapport du HCR arrive quelques jours après un précédent communiqué de l’ONU évoquant 100 000 nouveaux déplacés, 200 blessés et 300 morts depuis la résurgence des violences. Selon l’organisation, plus de 500 000 personnes au total sont déplacées en Centrafrique, et plus de 120 000 réfugiés centrafricains vivent en RDC.
Malgré l’insécurité, qui complique fortement le travail des humanitaires, le HCR a réussi à faire parvenir de l’aide aux déplacés à Bria. L’organisation indique avoir chargé une de ses équipes d’évaluer plus précisément l’ampleur des déplacements et les besoins.
La Centrafrique a basculé en 2013 dans une phase de violences avec le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles à majorité musulmane de la Séléka, suscitant une contre-offensive menée par des milices chrétiennes, les anti-balaka. L’intervention de la France (jusqu’en octobre 2016) et de la Minusca a permis le retour au calme dans Bangui mais pas dans l’intérieur du pays, qui connaît un regain de violences depuis novembre.
Avec Jeuneafrique.com
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