Renversé il y a tout juste quatre ans, le 24 mars 2013, et confiné dans une villa de Kampala (Ouganda), où il vit en exil sans pouvoir voyager (sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU), l’ancien président centrafricain François Bozizé, 70 ans, se sent délaissé par ses ex-pairs d’Afrique centrale et dénonce un « acharnement » contre lui et sa famille.
C’est ce qu’il a confié à Jeune Afrique au cours d’un entretien téléphonique, le 23 mars. Bozizé dénonce notamment le sort, « injuste » selon lui, réservé à Madeleine Bafatoro, sa compagne, poursuivie en France par l’administration fiscale – qui l’a fait condamner – et qui est, dit-il, « contrainte de voyager pour survivre ».
Ainsi que le traitement réservé à son fils, Jean-Francis, depuis son retour à Bangui il y a un an : l’ex-ministre de la Défense, assigné à résidence, doit se présenter chaque jour au commissariat.
« Je n’ai tué personne. Même les Colombiens se parlent, après cinquante ans de guerre civile ».
Quant à l’actuel chef de l’État, Faustin-Archange Touadéra (qui fut son Premier ministre pendant cinq ans), François Bozizé s’étonne de son silence : « Je l’ai eu au téléphone à deux reprises début 2016, alors qu’il était en campagne électorale et avait besoin de mon soutien, puis je l’ai appelé à nouveau deux fois pour qu’il rende sa liberté à mon fils. Sans résultat. »
Le général à la retraite, qui estime toujours faire partie de la solution à la crise centrafricaine, réclame l’ouverture d’un dialogue politique inclusif afin de faire entendre sa voix. « Je n’ai tué personne. Même les Colombiens se parlent, après cinquante ans de guerre civile. Pourquoi les Centrafricains n’y arrivent-ils pas ? »
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