Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doit l’annoncer dans les prochaines heures : le contingent de 629 Casques bleus congolais déployés à Berberati, la troisième plus grande ville de la République centrafricaine, vont être rapatriés. En cause : des accusations d’agressions sexuelles et de participation à des trafics.
La décision est prise et devrait être annoncée dans les prochaines heures par le secrétaire général de l’ONU. Les 630 soldats envoyés par Brazzaville au sein de la Minusca, actuellement basés à Berberati, vont être renvoyés chez eux. Un rapatriement forcé qui intervient après un rapport accablant visant le bataillon.
Le responsable de la Minusca auteur du rapport avait pointé les très nombreuses accusations d’agressions sexuelles portées à l’encontre des hommes basés à Berberati. Il avait en outre pointé des manquements dans la discipline et des trafics à l’œuvre au sein de la base militaire, notamment de carburants.
Depuis début 2017, le général sénégalais Balla Keita, commandant de la Minusca, avait déjà envoyé six lettres de « blâmes » au commandant du bataillon congolais.
« Aucune amélioration du comportement du bataillon congolais »
Dans une note confidentielle adressée début mai au général Carlos Humberto Loitey, conseiller auprès du secrétaire général de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, le général Balla Keita notait que « malgré le rapatriement du précédent commandant de bataillon, il n’y a eu aucune amélioration du comportement du bataillon congolais ». Dans cette note, publiée par l’ONG Code Blue, on peut également lire la menace directe du général sénégalais à l’adresse des responsables congolais : « Le Congo devrait se mobiliser pour améliorer sans délai les standards de cette unité. Sinon, une décision sera prise de rapatrier et de remplacer le bataillon congolais. »
Un coup de semonce sérieux avait été tiré, l’an dernier, lorsque 120 soldats de ce même contingent avaient été renvoyés à Brazzaville suite à des allégations d’agressions sexuelles sur au moins sept victimes, dont six enfants. Les éventuelles mesures prises par la hiérarchie militaire congolaise semblent donc avoir été ni assez fortes, ni assez rapides. « La situation s’est détériorée au point qu’on ne peut plus faire confiance à ce bataillon en raison de son mauvais commandement, de son manque de discipline et de ses déficiences opérationnelles », insiste encore le général Balla Keita.
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