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Coup d'État au Burkina Faso: les raisons de la colère des militaires

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Coup d'État au Burkina Faso: les raisons de la colère des militaires
L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’État en l’espace de huit mois. 

Après une journée d’incertitude à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé hier soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition. 

Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s'accumulent au sein de l'armée.

D'abord, il y a l'insécurité qui perdure. L'attaque d'un convoi à Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. 

Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l'armée. Alors que Paul-Henri Sandaogo Damiba était reconnu comme un soldat de terrain compétent, en l’espace de huit mois au pouvoir, il ne sera pas parvenu à stopper les attaques jihadistes. Celles-ci n'ont pas diminué ces derniers mois dans le nord et l’est du pays.

 Et ce malgré le processus de dialogue que l'homme fort du pays avait tenté d'initier avec certains groupes armés, tout en intensifiant en parallèle les actions offensives de l’armée. Les victoires tant promises tardent à arriver, le matériel et l'équipement manquent.

Révélateur de cette impuissance à juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.

Le retour de Blaise Compaoré mal vécu par certains militaires

Mais il y a d'autres facteurs de frustration. Certains militaires reprochent à Paul-Henri Sandaogo Damiba d'avoir favorisé ses promotionnaires du Prytanée militaire du Kadiogo (promotion 1992), un lycée militaire près de Ouagadougou, en leur offrant notamment des postes clefs dans l'administration. 

Le retour de l'ancien président Blaise Compaoré a également été très mal vécu par certains jeunes officiers. Ils y ont vu l'influence, encore trop forte, du RSP, l'ancienne garde présidentielle dirigée par le général Gilbert Diendéré, alors que certains d'entre eux se sont opposés à sa tentative de coup d'État en 2015.


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