Cette mesure suscite de nombreuses critiques dans les régions où peu de cas de Covid-19 ont été détectés. A l’image de la Haute Guinée, où des citoyens crient à l’injustice et où des responsables religieux estiment que l’on bafoue leurs droits.
Car c’est une pratique ancrée dans les mœurs : cela correspond à la « Nuit du Destin », un moment de prières considérées comme très bénéfiques. Les interdire crée donc des frustrations, explique le sociologue Sayon Dembélé.
« Les dix derniers jours du mois de ramadan sont considérés comme les plus importants, c’est un moment très important pour les musulmans et leur interdire peur créer des tensions. Le fait de braver le couvre-feu s’inscrit dans une forme de comparaison que les gens ne comprennent pas. Ça a plus à voir avec une forme d’incohérence du pouvoir public de la part de ces gens-là qui considèrent que les autres sont dehors toute la journée, alors pourquoi on leur interdirait à eux de se réunir pour prier ? »
Pour les autorités sanitaires, la priorité, c’est de limiter les risques de contamination en évitant de former des clusters : or les prières nocturnes durent entre une et trois heures, le tout dans un espace clos, relève le Dr Sakoba Keïta, qui dirige l’Agence nationale de Sécurité sanitaire : cela pourrait favoriser la diffusion de l’épidémie, avertit ce professionnel de la santé.
Dans un communiqué, le Front national pour la défense de la Constitution déplore la mort, survenue dans la nuit de mercredi à jeudi, d’un jeune à Kérouané, suite à des manifestations contre cette mesure. Le FNDC dénonce des violences exercées par les forces de sécurité contre les citoyens.
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