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Afrique

Crise au Togo / Kofi Yamgnane : « Cela veut dire que vraiment la marmite est pleine »

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A l'heure du bilan 2017, il y a au moins trois pays africains qui sont à l'affiche. Ce sont la Gambie, l'Angola et le Zimbabwe - trois pays où le chef de l'Etat a quitté la scène, de gré ou de force. Et puis il y a d'autres pays qui sont secoués par de sérieuses crises politiques, comme le Togo. Le Franco-Togolais Kofi Yamgnane a été, tour à tour, membre d'un gouvernement français et candidat à une présidentielle togolaise. En 2013, il a aussi publié « Afrique, introuvable démocratie », aux éditions Dialogues. En ligne du Finistère, dans l'ouest de la France, il répond à Christophe Boisbouvier.

RFI : Au Togo depuis août dernier, le peuple gronde mais ce n’est pas la première fois. A chaque fois le régime fait le dos rond en attendant que ça passe. Est-ce que vous ne pensez pas que le même scénario risque de se reproduire ?

Je crois réellement que cette fois-ci, les choses ont bougé. Ça ne se passe plus de la même façon. On pourrait noter que jusqu’à présent, c’est Lomé, la capitale, qui bougeait. Le Togo est instrumentalisé par cette affaire de régionalisme du nord contre le sud. Alors, quand les manifestants sortent à Lomé, le pouvoir qui est issu du nord dit que c’est les Ewés qui veulent le pouvoir qui nous pousse, il ne faut pas accepter, et les gens du nord plus ou moins bon an mal an tenaient avec le régime.

Aujourd’hui ce n’est plus le cas, les manifestations ont lieu à Cinkassé, à Dapaong, à Mango, à Kanté, à Kara, à Bassar, à Kouka, à Sokodé, partout. Ce n’est plus seulement les gens du sud, ce ne sont plus seulement les Ewés qui manifestent. Aujourd’hui, toutes les ethnies au Togo manifestent. Cela veut dire que vraiment la marmite est pleine.

Il y a un mois, sur RFI, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaitait pour le Togo un cadre électoral dans lequel les oppositions puissent s’exprimer avec un scrutin contrôlé, vérifié et sincère. Est-ce que c’est une parole en l’air une fois de plus ou est-ce que cela vous parait important ?

C’est une parole importante. Je crois que les opposants togolais avec qui je suis en relation quotidienne ont compris que les choses peuvent changer, que la France n’est plus ce qu’elle était complètement, mais ils attendent des actes maintenant. Parce que j’ai demandé au président de dire que la France ne peut pas continuer à faire comme si le Togo est une tache noire au sein de la Francophonie. Donc il faut que le président de la France dise un jour que ça suffit. Il faut que l’alternance vienne. Moi, j’ai fait la campagne de François Hollande. J’ai déjà décrit ce phénomène-là pour lui et j’ai vu la suite. J’ai vu François Mitterrand. J’ai vu Jacques Chirac. Sarkozy avait d’ailleurs commencé lui, malgré tout ce qu’on peut en dire, à diminuer les bases militaires. C’est Hollande qui les a remises.

Après la présidentielle togolaise de 2005, il avait parlé de « mascarade électorale ».

Il avait parlé de mascarade. Mais c’est allé où ? Ça s’est arrêté là. Ce que je souhaite aujourd’hui, ce sont des actes, parce que le président de la France, ce qu’il dit est important, mais il faut que ça suive. Et il faut que les choses avancent concrètement. C’est ça qu’on a loupé depuis des années : le suivi.

Il y a juste une semaine, le 21 décembre à l’assemblée générale de l’ONU à New York, le Togo a été le seul pays du continent africain à se ranger explicitement au côté des États-Unis et de Donald Trump en faveur de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La décision de Donald Trump est une décision de guerre. Il veut le chaos. Il ne veut apporter aucune solution pacifique au Moyen-Orient entre Israël et la Palestine. Mais ce qui m’étonne le plus, c’est que le Togo ait pu emboiter le pas d’un tel fasciste. Je ne comprends pas, je ne sais pas ce qui leur a été promis pour qu’ils en soient là. Le président du Togo aurait pu au moins consulter ses pairs pour qu’ils prennent tous la même position. C’est lui le président de la Cédéao. C’est incompréhensible ce qu’il a fait.

Source RFI

N.B : le titre est de la rédaction

 

 
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