Le Sénégal inaugure jeudi 6 décembre à Dakar un musée consacré aux « civilisations noires » depuis l’aube de l’humanité, un projet « panafricain » concrétisé un demi-siècle après son lancement par le premier président du pays, Léopold Sédar Senghor (1960-1980), au moment où progresse l’idée d’une restitution au continent de son patrimoine culturel. A l’image de ce Musée des civilisations noires (MCN), la réhabilitation ou la construction de musées modernes à travers l’Afrique bat en brèche l’argument du manque d’infrastructures adaptées, souvent opposé aux demandes de restitution, que des pays comme la France affirment vouloir faciliter.
Sept ans après le début des travaux sous le président Abdoulaye Wade (2000-2012), le ruban sera coupé vers 10 heures (GMT et locales) par son successeur Macky Sall. D’une architecture monumentale inspirée notamment des cases rondes de Casamance, une région du sud du Sénégal, le MCN fait face au Grand Théâtre, aux portes du quartier administratif et des affaires de Dakar. D’une surface de 14 000 m2, il pourra accueillir 18 000 pièces, allant de vestiges des premiers hominidés, apparus en Afrique il y a plusieurs millions d’années, aux créations artistiques actuelles, selon son directeur, Hamady Bocoum.
« Un projet panafricain »
Sa construction et son aménagement ont été financés par la Chine pour plus de 30 millions d’euros. Sans dévoiler précisément les objets qui seront exposés lors de l’ouverture, M. Bocoum a évoqué la présence de crânes, d’outils en pierre, de peintures, de sculptures et autres masques. « C’est un projet panafricain. Il y aura une facette de chaque partie de l’Afrique », a-t-il souligné, en assurant que le musée pourra accueillir des œuvres d’autres pays du continent moins bien dotés
L’ouverture du MCN est une « contribution importante au tissu des musées en Afrique de l’Ouest », a abondé le Béninois Alain Godonou, responsable du patrimoine pour la nouvelle Agence de promotion du tourisme de son pays, interrogé par l’AFP. Cette inauguration intervient alors qu’un rapport remis le 23 novembre au président français Emmanuel Macron, rédigé par deux universitaires, la Française Bénédicte Savoy et le Sénégalais Felwine Sarr, préconise de faciliter les restitutions d’œuvres aux anciennes colonies.
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