La CEDEAO a procédé mercredi 19 octobre 2022 à Banjul en Gambie, à la remise officielle d’un laboratoire de criminalistique numérique aux autorités du pays pour renforcer les capacités opérationnelles des structures en charge des investigations numériques.
Ce don s’inscrit dans le cadre du projet « Criminalité organisée : Réponse ouest-africaine à la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité » (OCWAR-C), financé par l’Union européenne, rapporte un communiqué de l’institution dont copie a été transmise jeudi 20 octobre 2022 à l’AIP.
A travers ce don de ce laboratoire de technologie numérique, la CEDEAO et ses partenaires souhaitent fournir plus de capacité à la police gambienne pour lutter efficacement contre la cybercriminalité dans le pays et mieux coopérer avec les autres États membres en termes de gestion des problèmes de cybercriminalité, indique le document.
Ce laboratoire est équipé de divers type matériel d’investigation numérique, notamment du matériel générique, de logiciels et de licences. Un renforcement des capacités des cadres de la police gambienne pour développer et améliorer leurs aptitudes à traiter les preuves numériques conformément aux meilleures pratiques et procédures appropriées, a précédé le transfert de cette technologie.
L’assistant de l’inspecteur général et commissaire en gestion de crime de la Gambie, Demba Sowe a estimé que cet outil permettra non seulement de faciliter les procédures d’enquêtes numériques, mais aussi, de réduire le taux de victime des cybers attaques.
Le représentant de l’Union Européenne, le chargé d’affaires, Raphaël Brigandi a expliqué que le projet OCWAR-C vise à renforcer les capacités des parties prenantes dans le domaine de la cybersécurité. « Les criminels utilisent et prennent un avantage sur la transformation digitale pour cibler les faiblesses des systèmes en ligne, (…), l’impact socio-économique est considérable et cela affecte les gouvernements, les affaires, les personnes », a-t-il relevé.
Le secrétaire permanent par intérim, Djibril Lowe, représentant le ministre Gambien de l’Intérieur, Siaka Sonko, a fait remarquer qu’environ 70 % des pays du monde ont des insuffisances en matière de cybercriminalité. « Aujourd’hui, dans un monde plus connecté numériquement, cette forme de criminalité est une préoccupation majeure pour les forces de l’ordre », a-t-il indiqué.
Il a émis le vœu d’une bonne collaboration entre les projets, le système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (SIPAO/WAPIS) et le projet OCWAR-C.
Le commissaire de la CEDEAO en charge des Infrastructures, de l’Energie et de la Digitalisation, Sédiko Douka, représentant le président de la commission, Dr Omar Alieu Touray, a fait remarquer que, « le globe devient de plus en plus interconnecté à chaque minute avec l’accès à Internet en pleine expansion ».
Selon lui, la région de la CEDEAO n’est pas en reste, car l’accès à Internet est en augmentation, avec un taux de pénétration d’environ 54 % en décembre 2021. « En conséquence, cette recrudescence crée des opportunités d’innovation accrues et souligne pourquoi la région doit accélérer les efforts de transformation numérique dans tous les secteurs pour répondre aux demandes croissantes des citoyens », a-t-il indiqué.
Le ministre de l’Economie numérique de la Gambie, Ousmane Kaba s’est félicité de l’appui de la Commission de la CEDEAO et de l’Union européenne à travers ce projet pilote. « La création de ce laboratoire d’investigation numérique est le premier du genre dans l’histoire de la Gambie », s’est-il félicité.
Une campagne de sensibilisation à la cybersécurité est prévue ce vendredi 21 octobre 2021 au profit des acteurs étatiques, des responsables informatiques des structures privées publique, conclut le document.
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